Un bon nombre de dirigeants de l'industrie agricole, des scientifiques spécialisés dans l'environnement et dans l'agriculture et des experts agricoles internationaux pensent qu'une transition à grande échelle vers l'agriculture biologique permettrait non seulement d'augmenter l'approvisionnement alimentaire mondial mais serait peut-être même la seule manière d'éradiquer la famine. Cela peut paraître surprenant. Après tout, les agriculteurs biologiques rejettent les pesticides, les engrais synthétiques et les autres outils devenus synonymes d'agriculture à haut rendement. Au lieu de cela, ils dépendent de l'élevage pour avoir du fumier et doivent faire pousser des haricots, du trèfle ou d'autres légumes fixateurs d'azote et fabriquer du compost ou d'autres formes d'engrais qui ne peuvent être produits dans des usines chimiques mais qui doivent être cultivés - et qui consomment donc de la terre, de l'eau et d'autres ressources (la production d'engrais chimiques nécessite, elle, des quantités importantes de pétrole).
Dans la mesure où les agriculteurs biologiques s'interdisent l'utilisation de pesticides synthétiques, on peut penser que leurs cultures sont dévorées par des hordes d'insectes, leurs fruits frappés par la pourriture brune des cabosses et leurs plantes étouffées par les mauvaises herbes. De plus, comme l'agriculture biologique nécessite une rotation des cultures pour aider à contrôler les parasites, on ne peut cultiver aussi souvent dans le même champ du blé, du maïs ou tout autre produit. Toutefois, de nombreuses études menées de par le monde montrent en réalité que les fermes biologiques peuvent produire autant, et dans certains cas, beaucoup plus que les fermes conventionnelles.
Quand il y a des différences de rendement, elles ont tendance à être plus importantes dans les pays industrialisés, où les agriculteurs utilisent de grandes quantités d'engrais synthétiques et de pesticides dans leurs incessantes tentatives d'augmenter la production. Il est vrai que les agriculteurs qui se dirigent vers une production biologique ont souvent un rendement moins élevé les premières années, le temps que le sol et la biodiversité alentour récupèrent après des années d'assauts chimiques. Plusieurs saisons peuvent être également nécessaires pour qu'un agriculteur affine cette nouvelle approche. Pour en savoir plus: L%u2019agriculture biologique pourrait-elle nourrir le monde ? (892 hits)
09/12/24 à 11h08 GMT