Récupérer les invendus de Rungis, le « plus grand marché du monde » et en tirer des repas cuisinés le jour même ? C’est ce que propose depuis quelques semaines le Freegan Pony, un « resto-squatt ».
Né aux États-Unis pour protester contre le consumérisme à outrance et le gaspillage alimentaire, le mouvement freegan commence à essaimer en Europe. « Les freegan sont ceux qui mangent ou consomment uniquement ce qui est gratuit. Ça n’induit pas d’être végétarien, mais je pense que ça n’aurait pas attiré les gens de manger du steak en fin de vie », explique Aladdin, fondateur du restaurant, le soir de son inauguration. Avec les membres de son collectif Probono Publico – « service public » en latin –, il s’est rendu le matin à Rungis pour récupérer les surplus de plusieurs stands en fin de marché. « Cela fait des semaines qu’on bataille auprès de différents commerçants pour qu’ils acceptent de nous donner leurs restes », raconte-t-il.
Une fois les fruits et légumes débarqués à Paris, il a fallu faire vite. « Les légumes sont arrivés à 11 heures et le cuistot a dû imaginer tout de suite des recettes pour les utiliser. C’est comme la boîte de chocolats : on ne sait jamais à l’avance sur quoi on va tomber ». Rien à craindre côté fraîcheur, assure Aladdin. « Impropre à la vente ne veut pas dire impropre à la consommation. Savez-vous que 60 % des plats servis en restauration sont préparés à l’avance ? Les plats du Freegan Pony, eux, sont faits le jour même ! ».
Prix du dîner : 5 euros, plus une participation libre. « Le but n’est pas de gagner de l’argent, mais de montrer qu’on peut faire de bons plats avec des aliments habituellement gâchés ». En sortant du restaurant, chacun peut d’ailleurs se servir gratuitement en fruits et légumes. Le Freegan Pony sera aussi une galerie d’art et proposera des concerts. Gratuits, cela va sans dire.
Source : Reporterre
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07/10/24 à 12h30 GMT