L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a annoncé mercredi le lancement d'une campagne pour garantir que les services météorologiques et climatologiques tiennent compte des besoins et des atouts spécifiques des femmes afin de réduire leur vulnérabilité aux catastrophes et aux changements climatiques et leur permettre de valoriser leur potentiel en tant qu'acteurs de la résilience des communautés.
La campagne a été officiellement lancée lors de la Conférence sur l'égalité entre les femmes et les hommes dans le contexte des services météorologiques et climatologiques qui a lieu à Genève du 5 au 7 novembre 2014. Cette conférence sera notamment axée sur l'adaptation au changement climatique, la prévention des catastrophes, la santé, l'eau et la sécurité alimentaire. Les débats porteront également sur les façons d'attirer un plus grand nombre de femmes vers des carrières scientifiques et de promouvoir leur rôle au sein de la communauté scientifique.
« Si nous voulons aider les communautés à faire face aux changements climatiques à long terme et à la multiplication prévue des phénomènes dangereux tels que les inondations et les vagues de chaleur, nous devons redoubler d'efforts et permettre aux femmes de bénéficier de services prenant réellement leurs besoins en compte », a souligné le Secrétaire général de l'OMM, Michel Jarraud, dans un communiqué de presse.
Selon M. Jarraud, les prévisions météorologiques et les services climatologiques ont fait beaucoup de progrès, en particulier les prévisions saisonnières, ce qui permet de mieux protéger les vies humaines et les moyens de subsistance.
Sans services météorologiques et climatologiques de qualité, il n'est pas possible de prendre de bonnes décisions. Dans de nombreuses communautés rurales du monde entier, les femmes assument le gros des tâches afférentes à l'approvisionnement des ménages en eau et en nourriture. L'amélioration de l'accès aux informations et aux connaissances relatives au temps est donc synonyme d'une augmentation de la productivité et d'une amélioration de la qualité de vie.
Dans les pays en développement, les femmes sont souvent plus exposées aux phénomènes météorologiques extrêmes, car elles sont moins mobiles que les hommes et ne bénéficient pas du même accès aux modes de communication traditionnels. Elles sont également plus vulnérables face aux risques associés à ces phénomènes, tels que la dénutrition et les maladies d'origine hydrique.
Ainsi, sur les 140.000 victimes du cyclone qui a frappé le Bangladesh en 1991, 90% étaient des femmes. Ce pourcentage élevé est notamment dû au fait que les femmes sont plus souvent cantonnées à la maison que les hommes, puisqu'elles s'occupent des enfants et des biens de la famille. En mai 2008, le cyclone Nargis a fait 130.000 morts et disparus au Myanmar, dont 61% étaient des femmes.
Fortes de leur expérience, les femmes sont souvent les mieux placées pour promouvoir la résilience. Ainsi, au lendemain d'une catastrophe, ce sont souvent elles qui sont à l'origine des initiatives concrètes de relèvement.
Cette conférence permettra de renforcer la prise de conscience et de mettre en exergue les bonnes pratiques et les mesures concrètes permettant une participation effective des femmes à l'élaboration et à l'utilisation des services météorologiques et climatologiques. Il s'agira de définir les étapes nécessaires pour faire en sorte que les femmes puissent utiliser ces services au même titre que les hommes.
Communiqué de l'ONU (833 hits)
07/10/24 à 12h30 GMT