Le Conseil des droits de l'homme a tenu vendredi à Genève un débat sur les mesures et les meilleures pratiques que peuvent adopter les États afin de promouvoir et de protéger les droits de l'homme face aux effets néfastes des changements climatiques.
Le Conseil avait décidé en juin 2014 de tenir chaque année un débat d'une journée sur des thèmes précis liés à la question des droits de l'homme et des changements climatiques.
Le débat a été ouvert par le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, qui s'est exprimé dans un message vidéo. Il a souligné que les changements climatiques menaçaient la possibilité d'atteindre l'objectif du développement durable et risquaient d'entraîner des famines, des troubles politiques et des conflits pour l'accès aux ressources.
Le dernier rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) montre que les changements climatiques risquent d'avoir des répercussions particulièrement fortes sur les populations défavorisées et sur les pays qui ont le moins contribué à la production de gaz à effets de serre. Ainsi, les habitants des petits États insulaires en développement, de l'Afrique et des pays les moins avancés ont le moins contribué aux émissions nocives de carbone et pourtant ce sont eux qui subissent de plein fouet toutes ces difficultés, a rappelé M. Ban.
Pour le Secrétaire général de l'ONU, « il est donc temps de transformer nos économies et de réduire nos émissions de carbone ». À cet égard, la conclusion d'un accord universel à Paris, en décembre de cette année, sera une étape indispensable, a-t-il conclu.
La Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l'homme, Flavia Pansieri, a ajouté que les changements climatiques d'origine humaine étaient non seulement une agression contre l'environnement mais aussi une cause de violations des droits de l'homme et un risque existentiel pour certains pays particulièrement exposés à leurs effets.
Les experts du GIEC et du Conseil des droits de l'homme ont attiré l'attention de la communauté internationale, à maintes reprises, sur les risques particulièrement élevés auxquels sont exposés les catégories de personnes déjà très fragiles ainsi que les pays dont « l'empreinte carbone » est pourtant parmi les plus réduites.
L'accord de Cancun de 2010 a déjà permis de reconnaître la nécessité d'aborder le problème du changement climatique également sous l'angle des droits de l'homme, a souligné Mme Pansieri.
Elle a insisté pour que tout accord sur la mitigation mentionne explicitement les principes de droits de l'homme que sont la non-discrimination, la responsabilité, la participation, l'autonomisation et la transparence. Les mesures qui seront prises pour faire face aux changements climatiques seront ainsi compatibles avec les obligations des États en matière de droits de l'homme, a-t-elle dit.
Ce débat vendredi au Conseil des droits de l'homme a également vu la participation du Président de la République de Kiribati, Anote Tong, et du Ministre des affaires étrangères du Bangladesh, Abul Hassan Mahmood Ali.
Communiqué de l'ONU (721 hits)
07/10/24 à 12h30 GMT