© Région Rhône-Alpes
A moins de cinq mois de la conférence de Paris sur le climat (COP21), La Région Rhône Alpes a réunie à Lyon près d’un millier d'élus et d’acteurs non-étatiques (collectivités territoriales, ONG, acteurs économiques, partenaires sociaux, jeunes, femmes, scientifiques) venus du monde entier pour le sommet « Climat et Territoires » et peser dans le processus de négociation qui devrait déboucher sur un accord en décembre.
Ce Sommet avait comme objectif de permettre à l'ensemble des acteurs non-étatiques de faire entendre leur voix et de souligner l'importance d'une approche territoriale des enjeux climatiques. Au fil des ans, les collectivités territoriales ont obtenu une reconnaissance croissante de leur rôle et de leur importance dans les négociations climatiques, sans toutefois dépasser leur rôle d’observateur, puisque le statut de négociateur officiel est exclusivement réservé aux Etats.
Saluant le rôle exemplaire des collectivités et des acteurs territoriaux dans la lutte contre les changements climatique, François Hollande a exprimé le souhait que les gouvernements locaux et régionaux soient «associés à la conférence » sur le climat. « À Paris, une journée sera dédiée uniquement aux territoires. Ils ne feront pas que prendre la parole, mais, a-t-il assuré, participeront aux négociations », pourtant réservées aux Etats.
« Les solutions réelles sur le terrain sont déjà beaucoup plus en avance que les gouvernements dans les négociations », a insisté pour sa part Janos Pasztor, sous-secrétaire général des Nations Unies aux changements climatiques. « En tant que maires, présidents de régions et de collectivités territoriales, a-t-il affirmé, vous avez la capacité de donner confiance à vos gouvernements, de leur montrer que c'est possible : ils ont besoin de votre soutien pour relever le niveau de leurs ambitions. »
Le président de la République a apporté son soutien à une des grandes revendications des acteurs locaux : l'accès direct des collectivités territoriales, et notamment des villes du sud, aux fonds pour le climat. Le financement est « l'aspect le plus important [des négociations]. C'est là que cela va se jouer... Aussi, il faut faire droit à votre demande : il faut que les gouvernements locaux puissent accéder aux 100 milliards qui seront mobilisés chaque année pour le climat [à partir de 2020] », a déclaré le chef de l'Etat.
« Les solutions réelles sur le terrain sont déjà beaucoup plus en avance que les gouvernements dans les négociations », a insisté pour sa part Janos Pasztor, sous-secrétaire général des Nations Unies aux changements climatiques. « En tant que maires, présidents de régions et de collectivités territoriales, a-t-il affirmé, vous avez la capacité de donner confiance à vos gouvernements, de leur montrer que c'est possible : ils ont besoin de votre soutien pour relever le niveau de leurs ambitions. »
Jean-Jack Queyranne, Président de la région Rhône Alpes qui organise ce sommet, a rappelé que le défi du changement climatique « n’est pas seulement scientifique ou même économique, il est aussi social et éthique. Il est intimement lié à l’humanité que nous avons en partage, à la question des droits humains, et je pense notamment aux populations les plus vulnérables.»
L'action territoriale au cœur de la réponse au défi climatiqueSignée par 50 organisations d'acteurs des territoires, la déclaration de Lyon est le texte sur le climat le plus largement soutenu jamais présenté. Elle prévoit que les contributions des Etats intègrent mieux leurs territoires. « Il est clair que sans eux, ils ne pourront pas tenir leurs engagements», estime Bernard Soulage, vice-président de la région Rhône Alpes.
Cette même déclaration comprend des propositions que les signataires espèrent voir reprises dans le document de négociation de l'accord de Paris. Notamment un accès facilité des collectivités locales et régionales au nouveau fonds vert pour le climat. Une question également au cœur de l’atelier porté par le GERES (groupe énergies renouvelables, environnement et solidarités) et la Commission finances de CGLU.
A Lyon, les réseaux d’élus locaux et régionaux ont réaffirmé leurs engagements concrets et développés des propositions spécifiques devant contribuer aux efforts des Etats pour un nouvel accord climat ambitieux et universel à Paris en décembre. A cette occasion, Anne Hidalgo, Maire de Paris et Co-Présidente de CGLU a rappelé le rôle crucial joué par les villes et a invité les autorités locales et régionales du monde entier à se retrouver pour le Sommet des dirigeants locaux et régionaux pour le Climat, le 4 décembre à l’Hôtel de Ville de Paris pour renouveler leurs engagements et leur soutien aux négociations en cours. Le Conseil mondial de CGLU se tiendra également à cette occasion.
Le Maire de Bogota, Gustavo Petro, a par ailleurs convié les participants à un Sommet Climat réunissant autorités locales et société civile de la région, dans sa ville du 20 au 23 Septembre.
Les engagements de tous les grands réseaux mondiaux de collectivités territoriales d'accompagner leurs membres entre 2020 et 2050 pour qu'ils réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre sont en cohérence avec l'objectif de la communauté internationale de limiter la hausse des températures en-deçà de 2°.
« Les territoires du monde entier ont en commun d’être affectés par les changements climatiques et leurs conséquences. Les élus qui administrent ces territoires ont également en commun d’être au plus près de leurs populations, de ce qui les touchent, de leurs besoins et de leurs exigences. C’est pourquoi CGLU s’est engagé depuis de nombreuses années dans la lutte contre le changement climatique, prenant part à des coalitions d’acteurs telles que la feuille de route des gouvernements locaux pour le climat depuis 2007 ou le travail de collaboration effectué entre les groupes majeurs, rassemblant représentants de la société civile, du secteur privé, des syndicats et autre acteurs cruciaux dans ce domaine » a déclaré Khalifa Sall, maire de Dakar et président de CGLU-Afrique. » Le dernier de ces engagements pris par CGLU est le Pacte des Maires, plus connu comme le Compact of Mayors, la plus large alliance de villes pour accélérer l’action contre le changement climatique.
La section de CGLU représentant les grandes métropoles du monde, Metropolis, s’est exprimée par la voix de Adama Sangare, Maire de Bamako:
« Nous, réseau METROPOLIS, représentant 685 millions de citadins du monde, prenons l'engagement de soutenir nos membres dans la maitrise de leurs émissions de gaz à effet de serre, sur un objectif quantitatif pour chaque métropole compatible avec un scénario 2 degrés Celsius, en tenant compte de la spécificité et du niveau de développement de chaque métropole et sous condition de cadres et de moyens d'action renforcés. »
« Ces engagements contribuent à crédibiliser le scénario de stabilisation du climat en dessous de 2ºC. Si l’ensemble des territoires de la planète se mobilisent alors nous tenons le scénario 2ºC », a soutenu Ronan Dantec, sénateur français, conseiller municipal de Nantes et porte-parole chargé du climat pour Cités et gouvernements locaux unis (CGLU) en clôture de ces deux journées.
Les conclusions du Sommet de Lyon, à 6 mois de la Conférence Climat de Paris, ont permis de clarifier les principaux thèmes de l’agenda et de rappeler les engagements pris au niveau des territoires. Les acteurs territoriaux se trouvent en première ligne du réchauffement global et ont formulé des propositions concrètes pour limiter celui-ci et adapter leurs territoires. Ils attendent désormais que les Etats les prennent en compte dans les négociations pour atteindre les ambitions affichées par la communauté internationale.
Pour plus d’informations, veuillez consulter les documents suivants:
[CdP21-climat]
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07/10/24 à 12h30 GMT