Le Groupe Cap Sud tente une explication de la règlementation mouvementée de l'autoconsommation photovoltaïque à travers le deuxième volet du dossier spécial "Autoconsommation photovoltaïque, on fait le point."
Sommaire du dossier spécial "Autoconsommation photovoltaïque, on fait le point."
2. Autoconsommation photovoltaïque, une règlementation mouvementée.
Face à la recrudescence des installations photovoltaïques en autoconsommation les prémices d’une règlementation en France sont en cours. La grande nouveauté est la convention d’autoconsommation sans injection mise en place par ERDF.
Cette convention stipule notamment que pour les installations photovoltaïques en autoconsommation inférieures à 36 kVa, aucune réinjection n’est autorisée en dehors du cadre de la vente en surplus.
Cette nouvelle règlementation chamboule le secteur et ses acteurs. Depuis quelques semaines déjà une grande polémique fait rage entre tous les intervenants du photovoltaïque.
Pour la majorité, cette convention ralentie le développement de l’autoconsommation et va à l’encontre de nos objectifs sur la transition énergétique.
En effet, un système d’autoconsommation photovoltaïque correctement dimensionné permet de consommer jusqu’à 95% de l’énergie solaire produite (selon le GPPEP) ce qui implique une réinjection sur le réseau minime.
Avec cette règlementation, ERDF empêche toute réinjection sans contrat de vente en surplus mais les installations nécessaires à cette vente en surplus sont couteuses et contraignantes surtout pour un excédent d’énergie d’environ 5%.
Cette nouvelle convention est proposée au secteur au même moment que la sortie du nouveau produit d’ERDF : « LINKY ». Ce nouveau produit permet de comptabiliser la production photovoltaïque sans la mise en place d’un compteur supplémentaire.
Par ce biais, ERDF tente d’imposer sa place sur le marché de l’autoconsommation tout en appuyant délibérément sur le frein de la transition énergétique pour tous les autres acteurs du secteur, mais nous ne nous laisserons pas faire.
Le délégué général du Syndicat professionnel Enerplan, Richard Loyen, indique que "ERDF crée une rupture d'égalité entre les consommateurs puisque, pour ceux dotés d'un compteur Linky, l'injection du surplus en-deçà de 36 kVA sera gratuite, alors que pour les autres, ce sera facturé jusqu'à 1.200€. Or, on parle de quelques centaines de kilowattheures injectés chaque année par des particuliers, c'est disproportionné…".
Enerplan appelle donc ERDF à effacer l'ensemble des coûts de raccordement pour les installations de moins de 36 kVA, "ce qui permettrait de booster la filière du résidentiel qui souffre".
A suivre dans notre dossier spécial : « Autoconsommation photovoltaïque, est-ce rentable aujourd’hui ? »
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07/10/24 à 12h30 GMT