Les efforts pour révolutionner les transports dans le monde prennent de l'ampleur, alors que de plus en plus de gouvernements et d'entreprises explorent les possibilités offertes par les véhicules électriques et les systèmes de transport à faibles émissions de carbone, ont souligné des experts à la Conférence des Nations Unies sur le climat de Marrakech (COP 22).
« Le secteur des transports est très bien positionné en matière de décarbonisation (réduction des émissions de CO2) et de bien-être humain. (...) Les pays sont en train d'intensifier leur action », a déclaré Paula Caballero, Directrice du Programme climat au World Resources Institute, lors d'une conférence de presse samedi.
Selon elle, le 'Nouvel agenda urbain' adopté à Habitat III, la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable, à Quito en octobre 2016, « résume cela très clairement ».
« Habitat III s'est déroulé il y a un mois et il est clair que la transformation nécessaire dans le secteur urbain, ce qui est nécessaire dans nos villes, peut être propulsée par le transport », a ajouté Mme Caballero. « Il s'agit de veiller à ce qu'il y ait une infrastructure pour les vélos et un meilleur système de transport public ».
Les transports représentent un quart des émissions de gaz à effet de serre
Le secteur des transports représente 24 % des émissions de gaz à effet de serre liées à l'énergie. Si rien n'est fait, les émissions pourraient passer de 7,7 gigatonnes à environ 15 gigatonnes d'ici 2050. Pour 45% des pays, le secteur des transports est la principale source d'émissions liées à l'énergie.
Lors de la Conférence de Marrakech sur le climat, les experts et les responsables du secteur des transports ont fait le point sur les progrès réalisés depuis la précédente Conférence des Nations Unies sur le climat à Paris (COP 21) l'année dernière.
Au cours des 12 derniers mois, le projet MobiliseYourCity a obtenu un financement de 35 millions d'euros et a annoncé le début de l'élaboration de plans de mobilité urbaine durable au Maroc et au Cameroun. L'Initiative mondiale pour les économies de carburant (GFEI) appuie 40 nouveaux pays pour tirer parti des avantages financiers et en termes de CO2 des économies de carburant pour les véhicules. Et le projet d'Accréditation carbone des aéroports compte aujourd'hui 173 aéroports certifiés dans le monde, dont 26 aéroports neutres en carbone.
« Le transport peut-être révolutionnaire »
Le Partenariat pour des transports durables à faible intensité de carbone (SLoCaT) a lancé une feuille de route mondiale pour la décarbonisation du secteur des transports à la COP 22. Le SLoCaT est un partenariat, incluant des organisations internationales, des entreprises et des organisations non gouvernementales, qui se concentre sur les transports terrestres dans les pays en développement.
« Le secteur des transports est pleinement impliqué. Nous pensons que nous sommes de mieux en mieux organisés, nous pensons avoir un soutien politique croissant et que nous avons les bonnes idées », a déclaré le Secrétaire général du SLoCaT, Cornie Huizenga, lors de la conférence de presse.
La Ministre marocaine chargée de l'Environnement et 'Championne pour l'action climatique', Hakima El Haité, a exprimé son optimisme pour l'avenir. « Le transport peut être révolutionnaire demain. Nous aurons des routes solaires et peut-être des véhicules solaires », a-t-elle déclaré lors de la conférence de presse.
« Les projets dans le secteur des transports, en créant une nouvelle réalité sur le terrain, augmentent la compréhension et le soutien de la population à l'action climatique qui, à son tour, amène les gouvernements à s'attaquer au changement climatique », a-t-elle ajouté.
Communiqué de l'ONU (750 hits)
07/10/24 à 12h30 GMT