Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé jeudi tous les secteurs de la société, qu'il s'agisse des entreprises, des villes et de la société civile, à s'impliquer dans la mise en œuvre de l'Accord de Paris, à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique à Marrakech (COP 22).
« J'encourage tous les secteurs de la société à s'impliquer. Nous avons besoin de tout le monde. Et nous avons besoin d'agir du niveau local au niveau global », a déclaré M. Ban dans un discours lors d'une réunion de haut niveau sur le Programme d'action pour le climat à la COP 22. « Nous n'avons pas de temps à perdre, et beaucoup à gagner, en agissant maintenant ».
Le Président de la COP 22, Salaheddine Mezouar, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc, a noté pour sa part que, « sans vouloir minimiser la responsabilité éminente des Etats », la contribution des acteurs non étatiques sert de « complément structurant » à l'action multilatérale contre les effets du changement climatique.
Le Programme d'action pour le climat lancé à Lima en 2014
Adopté par les 196 Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en décembre 2015, l'Accord de Paris appelle les Etats à lutter contre le changement climatique en visant une limitation de la hausse de la température mondiale bien en dessous de 2 degrés Celsius, et à s'efforcer de ne pas dépasser 1,5 degré Celsius. Il est entré en vigueur le 4 novembre 2016, après un processus de ratification particulièrement rapide.
Le Programme d'action pour le climat, lancé formellement lancé en 2014 à la COP 20 à Lima, au Pérou, a pour objectif de mobiliser les acteurs non étatiques dans cette lutte contre le changement climatique.
A la COP 21 à Paris en 2015, deux 'Championnes pour l'action climatique', Laurence Tubiana, Ambassadrice française pour la lutte contre le changement climatique, et Hakima El Haité, Ministre marocaine chargée de l'environnement, ont été nommées pour accélérer cette action commune avec les acteurs non étatiques.
« Nous avons trouvé des partenaires engagés, des partenaires en mouvement, des partenaires coopératifs », a déclaré Hakima El Haité lors de la réunion de haut niveau. « Le monde de l'entreprise a compris que c'est dans cette dynamique que réside la croissance future. Les investisseurs ont compris que c'est là que les rendements durables peuvent être trouvés ».
Laurence Tubiana a annoncé jeudi le lancement du 'Partenariat de Marrakech pour l'action globale pour le climat'. Selon elle, il s'agit de rendre les efforts « plus cohérents, plus continus, plus forts ». Ce Partenariat « appartient à tous, tous ceux qui cherchent à étendre l'action climatique. Il cherchera à créer un espace pour permettre à tous de travailler ensemble, éliminer les obstacles, comprendre les solutions et voir l'avenir de façon beaucoup plus active et optimiste », a-t-elle ajouté.
Efforts de mobilisation sur le continent africain
Selon le Secrétaire général de l'ONU, le Programme d'action climatique est au cœur des efforts pour mettre en œuvre l'Accord de Paris sur le terrain. « Nous devons immédiatement déclencher une transformation radicale de l'économie mondiale », a-t-il ajouté, soulignant le rôle que peut jouer le secteur privé.
Ban Ki-moon a insisté sur l'importance des efforts d'adaptation. « Des innovations en matière de résilience climatique sont nécessaires pour aider des milliards de personnes à s'adapter à l'augmentation des sécheresses, des inondations, des températures et d'autres effets. L'adaptation n'est pas un luxe. C'est un investissement prudent dans notre avenir », a-t-il souligné.
Le chef de l'ONU s'est félicité des efforts de mobilisation sur le continent africain, prenant pour exemple l'initiative 'Adaptation de l'agriculture africaine', estimant que ce partenariat aidera « à créer des systèmes alimentaires plus résistants sur le continent et à faire progresser les objectifs de développement durable (ODD) ».
Mardi, à l'ouverture du segment de haut niveau de la COP 22, des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement ont affiché leur ferme soutien à la mise en œuvre de l'Accord de Paris. D'ici la fin la conférence de Marrakech le 18 novembre, les pays espèrent définir les règles de mise en oeuvre de cet accord et établir un plan viable pour fournir au moins 100 milliards de dollars par an aux pays en développement afin de soutenir l'action climatique.
Communiqué de l'ONU (1108 hits)
09/12/24 à 11h08 GMT