Les Nations Unies ont célébré mercredi la Journée mondiale des oiseaux migrateurs, l'occasion de souligner la nécessité d'une coopération internationale afin de préserver ces oiseaux et leurs habitats pour le bien de l'humanité.
Cette année, le thème de la Journée est « Leur avenir est notre avenir – Respectons la planète, pour les oiseaux migrateurs et pour les hommes ».
« L'arrivée des oiseaux au printemps est l'un des grands événements naturels chaque année. Nous dépendons des oiseaux migrateurs non seulement pour annoncer la venue du temps plus chaud, mais pour polliniser les cultures et effectuer d'autres fonctions vitales des écosystèmes », a rappelé le Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (ONU environnement), Erik Solheim, dans un message.
Lors de leurs longs voyages, les oiseaux migrateurs sont confrontés à de plus en plus de menaces telles que le braconnage, la chasse non durable, la perte d'habitat, l'empoisonnement et le changement climatique. « Et quand ils sont menacés, les humains sont menacés, aussi », a alerté le chef d'ONU environnement.
Certains de ces oiseaux sont affectés par un déclin sans précédent. En Europe, les populations de tourterelles des bois, en danger critique d'extinction, ont décliné de presque 90% depuis les années 1970 et de plus de 90% en dehors de l'Union européenne entre 1980 et 2014, selon ONU Environnement.
Préserver les habitats que les hommes partagent avec les oiseaux migrateurs
Des millions d'oiseaux migrent chaque année le long de voies de migration mondiales entre les continents, par exemples de zones de reproduction en Europe à des zones d'alimentation plus chaudes en Afrique subsaharienne. Leurs voies de migration intercontinentales incluent des sites d'escale essentiels pour leur repos et leur réapprovisionnement avant de continuer leur voyage.
« La planète se transforme rapidement, avec de moins en moins d'habitats pour les oiseaux sur toutes les voies de migration internationales. Nous devons prendre soin des écosystèmes, qui sont à la base de toute vie sur Terre », a déclaré le Secrétaire exécutif de la Convention sur les espèces migratrices (CMS), Bradnee Chambers, dans un communiqué.
Certaines espèces menacées à l'échelle mondiale, telles que le bécasseau de l'Anadyr, utilisent la mer Jaune, un bras de mer de l'océan Pacifique qui sépare la Chine de la péninsule coréenne, comme site d'escale essentiel au cours de leur migration. La mise en valeur des terres et la perte des habitats menacent les zones humides intertidales de la mer Jaune et la migration de 50 millions d'oiseaux d'eau. Ces habitats sont cruciaux pour les oiseaux migrateurs et les pays font de plus en plus de demandes pour avoir des sites critiques inclus dans la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO. La Chine, qui a proposé un ensemble de 14 sites dans la mer Jaune, en est un exemple récent.
Préserver les oiseaux migrateurs pour atteindre les ODD
Selon ONU environnement, des politiques efficaces d'affectation des terres sont nécessaires pour atteindre les Objectifs de développement durable et les oiseaux terrestres sont d'excellents indicateurs des changements d'affectation des terres. La protection des oiseaux terrestres et de leurs habitats contribuera à préserver d'autres espèces de la flore et de la faune, sans freiner la croissance économique.
« Les oiseaux migrateurs, tels que la sarcelle d'été, qui sont chassés à des fins de subsistance dans le Sahel africain, jouent un rôle significatif afin de garantir la sécurité alimentaire des populations de la région », a souligné le Secrétaire exécutif de l'Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA), Jacques Trouvilliez. « Encourager les communautés locales à pratiquer une chasse durable et à conserver les oiseaux d'eau et leurs habitats menacés des zones humides est un aspect central des activités de l'AEWA en Afrique ».
La santé est l'un des autres objectifs du développement humain. Les vautours, une espèce inestimable qui agit comme une police sanitaire, subit un déclin alarmant. L'empoisonnement, ainsi que le commerce pour la médecine traditionnelle, sont responsables de 90% des décès de vautours en Afrique.
La CMS est à l'origine du développement d'un Plan d'action pour 15 espèces de vautours en Afrique, en Europe et en Asie, impliquant plus de 120 pays. Le plan sera soumis à l'adoption lors de la prochaine Conférence des Parties (COP12) de la CMS, qui se tiendra en octobre prochain, à Manille.
[ODD2030-14], [ODD2030-15]
Communiqué de l'ONU (900 hits)
07/10/24 à 12h30 GMT