Les financements alloués à la lutte contre le changement climatique par les six plus grandes banques multilatérales de développement (BMD) ont encore progressé en 2017, pour atteindre 35,2 milliards de dollars, soit une hausse de 28 % par rapport aux 27,4 milliards de l’année précédente.
Selon le rapport conjoint (a) publié par les BMD, 79 % de ces financements, soit 27,9 milliards de dollars, ont été consacrés à des projets d’atténuation, c’est-à-dire à des initiatives visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à ralentir le réchauffement planétaire.
Les 7,4 milliards de dollars restants ont été investis dans des projets d’adaptation qui aident les pays émergents ou en développement à faire face aux conséquences du changement climatique (précipitations inhabituelles, aggravation des épisodes de sécheresse, événements météorologiques extrêmes, etc.).
Ces chiffres sont détaillés dans un rapport qui combine les données de six BMD : la Banque africaine de développement, la Banque asiatique de développement (a), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Banque européenne d’investissement, la Banque interaméricaine de développement et le Groupe de la Banque mondiale (Banque mondiale, IFC et MIGA). Ces institutions représentent la grande majorité des financements multilatéraux pour le développement. Les chiffres sur les financements climatiques de la Banque islamique de développement, qui participe depuis octobre 2017 à cet exercice de suivi, seront intégrés dans les prochaines éditions du rapport.
Les ressources allouées par les BMD à la lutte contre le changement climatique se sont par ailleurs accompagnées d’importants financements de la part de plusieurs fonds climatiques : Fonds d’investissement climatiques (FIC) (a), Fonds pour l’environnement mondial (FEM) (a), Fonds mondial pour la promotion de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables (GEEREF) (a), fonds de l’Union européenne dédiés à l’action pour le climat ou encore Fonds vert pour le climat (a). Ainsi, les projets d’adaptation et d’atténuation qui ont bénéficié en 2017 des 35,2 milliards de dollars apportés par les BMD ont aussi reçu, la même année, 51,7 milliards de dollars provenant d’autres sources de financement.
Selon le rapport, qui présente des données ventilées par type d’instrument financier, 81 % de la totalité des financements des BMD pour le climat ont consisté en des prêts d’investissement. Pour le reste, il s’agit de prêts à l’appui de réformes, de dons, de garanties, de participations et de lignes de crédit.
Les trois premières régions bénéficiaires de ces financements sont l’Amérique latine, l’Afrique subsaharienne et l’Asie de l’Est-Pacifique, indique le rapport, qui fournit également les montants alloués à chaque pays.
Si les financements pour le climat ont connu une forte progression, c’est parce que le changement climatique constitue un défi toujours plus pressant. Les appels en faveur de la mobilisation de financements urgents pour la lutte contre le changement climatique étaient notamment au cœur du One Planet Summit organisé à Paris en décembre 2017, deux ans après la signature historique de l’accord de Paris.
C’est en 2011 que les banques multilatérales ont uni leurs forces pour produire un rapport conjoint sur leurs investissements climatiques dans les pays en développement et émergents (a). En 2015, elles se sont associées à l’International Development Finance Club pour appliquer des principes communs au suivi de ces financements.
Les financements climatiques correspondent à des apports financiers destinés à des activités d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ses conséquences. Les activités financées par les BMD doivent promouvoir une trajectoire de développement à faibles émissions de gaz à effet de serre et à l’épreuve du changement climatique, conformément à l’accord de Paris. Les BMD s’attachent actuellement à mettre au point une méthodologie plus précise pour la communication de leurs résultats, afin de mieux mettre en évidence l’alignement de leurs activités sur l’accord de Paris.
« Les financements du Groupe de la Banque mondiale pour le climat ont atteint un niveau record en 2017. Ce résultat est le fruit de plusieurs années d’efforts délibérés pour intégrer systématiquement l’enjeu climatique dans nos opérations, et cette tendance à la hausse va se poursuivre, souligne John Roome, directeur principal chargé des questions climatiques à la Banque mondiale. Les banques multilatérales de développement jouent en outre un rôle déterminant pour mobiliser auprès du secteur privé des financements indispensables à la réalisation des objectifs de l’accord de Paris. Rien que l’année dernière, le Groupe de la Banque mondiale a permis de lever 8,6 milliards de dollars de financements privés en faveur de la lutte contre le changement climatique, ce qui correspond à une augmentation de 27 % par rapport à 2016. »
Communiqué de la Banque Mondiale (843 hits)
09/12/24 à 11h08 GMT