L’une des missions la Station polyvalente de recherche agricole de Njombé (région du Littoral) est la mise à disposition du matériel végétal (semences) de qualité auprès des agriculteurs.
Dans cette optique, présentement, la «8034», variété améliorée de manioc à haut rendement et résistante à plusieurs maladies, développée en collaboration de l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), a été sélectionnée pour multiplication accentuée des boutures à mettre à la disposition des producteurs.
En effet, dans le parc à bois de l’IRAD (Institut de recherche agricole pour le développement) de Mbouroukou (antenne dépendant de la Station de Njombé), plus de 10 000 boutures ont été récoltés en respectant la dimension recommandée de 25 à 30 cm de longueur par bouture.
Les 02 et 03 avril 2020, la mise en place d'une parcelle d’un hectare suivant un écartement de 1 x 1 m a été effectuée dans cette structure opérationnelle de l’IRAD. Une activité qui intervient 3 mois à peine de la nomination de Dr. Nyaka Ngobisa Aurelie Irène Claire Épse Mandengué (maître de recherche) à la tête de la Station Irad de Njombé.
Pour une bonne reprise des bourgeons, la technique de semis des boutures est bien respectée. Étant donné que l’objectif de l’institut bras séculier de l’État en matière de développement agricole est la production du matériel végétal, la récolte des boutures peut commencer à partir du 8è mois après la mise en terre (planting).
D’après les chercheurs de l’institut que dirige avec maestria le Dr. Noé Woïn (directeur de recherche), deux récoltes de boutures sont possibles sur deux campagnes agricoles après recepage des tiges. Les semences de manioc étant favorable à l’humidité, il est par ailleurs conseillé que la récolte soit faite en matinée. La mise en place de la parcelle et le suivi rigoureux permettent la mise à disposition des semences améliorées de manioc de qualité pendant deux années consécutives.
Du volet production, il est relevé qu’un plant peut produire jusqu’à 12 boutures au cours de la 1ère année et 20 à partir de la 2ème année. Un champ semencier d’un hectare est capable de produire 320 000 boutures.
Cette production importante de matériel végétal de cette variété élite de manioc permet de garantir l'une des missions régaliennes de l'IRAD, à savoir promouvoir le développement agricole et soutenir la sécurité alimentaire.
À cause des risques de l’accumulation des maladies et ravageurs, il est déconseillé de faire plus de deux récoltes (coupes) de boutures sur la même exploitation de manioc.
Pour ceux qui ne le savent pas, principalement utilisés pour la consommation humaine, les tubercules ou racines de manioc (bouillis ou transformés en farine) constituent une source de glucide et ses feuilles, consommées sous forme de légume (appelé ‘’kpem’’ au sud-Cameroun) sont également riches en protéines et vitamines.
À côté du manioc, il est à relever que la Station de Njombé développe la papaye solo, du nom scientifique carica papaya. Et bien d’autres spéculations.
Pour mémoire, le manioc 8034 faisait partie des spéculations végétales qui ont valu quatre médailles d’or de l’innovation au Cameroun lors du Salon International des Inventions de Genève (Suisse), en avril 2016. Aux côtés du sorgho CS54, la patate douce TIb1 et le maïs Coca SR.
07/10/24 à 12h30 GMT