Cyril Dion, écrivain, réalisateur et militant écologiste engagé, relate dans une tribune du Monde les enseignements à tirer de la pandémie de Covid-19 en vue de l’avènement d’une société nouvelle : « tirer les leçons de cette crise peut aussi nous aider à préparer l’après, à construire une société plus juste, plus résiliente, plus soutenable » soutient-il.
Le militant revient sur les récentes prévisions pour le moins inquiétantes des laboratoires de climatologie, lesquels affirment que la température globale augmentera de 2 °C d’ici 2040 et de près de 7 °C en 2100, faute d’un véritable changement d’habitudes. Plus encore, plusieurs régions seraient menacées de se retrouver sous les eaux et la chute conséquente des rendements agricoles pourrait occasionner une forte instabilité, ce qui aura des conséquences désastreuses à l’échelle mondiale.
Pour cause, le fait que l’humanité vivrait largement au-dessus de ses moyens, en France comme dans le monde. Cyril Dion insiste sur la nécessité de réguler ces comportements et de modifier radicalement nos modes de production et de consommation. La pandémie de Covid-19 représente à son sens une opportunité unique d'impulser un véritable changement et poursuivre sur la bonne voie : « les émissions chinoises auraient baissé de 25 % en février, comparativement à 2019. Celles de l’Italie suivent le même chemin. La pollution de l’air a été réduite de façon si radicale qu’un chercheur de l’université de Stanford n’a pas hésité à affirmer que « la réduction de la pollution en Chine a probablement sauvé vingt fois plus de vies que celles qui ont été perdues en raison du virus » » note-t-il.
Parmi les solutions évoquées, l’écrivain souligne notamment l’importance de la relocalisation de nos économies, le rôle majeur de l’innovation, le réalisme des scénarios futurs envisagés, le poids des discours dans l’imaginaire collectif et enfin, l’importance de l’existence d’espaces démocratiques de débats dans la mesure où « si les chiffres décrivant les causes (le dépassement de tous nos budgets) sont difficilement discutables, les remèdes sont ardemment discutés ».
Finalement, aux plus optimistes pour qui les solutions mises en œuvre pourraient permettre de renverser définitivement la tendance, Cyril Dion souhaite alerter sur le fait que « les écosystèmes ne fonctionnent pas de façon linéaire et qu’il existe ce qu’ils appellent des « points de bascule » qui, une fois franchis, provoquent des réactions en chaîne accélérant les phénomènes jusqu’à un emballement potentiellement incontrôlable ».
Pour consulter la tribune : ici
Illustration : Wikimedia Commons : COP PARIS / CC0
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09/12/24 à 11h08 GMT