Adjagamari, Bourgouri, Madjeri crossé, Madjeri non-crossé, Mandoueri, SAF 40 crossé, SAF 40 non-crossé, Souktari, Soulkeiriet et Tchangalari.
Voilà les 10 variétés élites de Muskuaari assortiesde paquets technologiques accompagnateurs que l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD) que dirige Dr Noé Woïn développe en faveur des populations locales, dans différentes parcelles de ses structures opérationnelles à l’Extrême-Nord sur une superficie de plus de 10 ha, depuis le mois d’août 2020.
Les efforts inlassables de l’IRAD, à travers la sélection participative avec les paysans, ont permis de collectionner depuis 60 ans environ des centaines d’accessions qui sont conservées dans la banque de gènes, et de mettre au point ces dix variétés élites de Muskuwaari bien adaptées aux sols et aux goûts des consommateurs.
D’après les chercheurs du Centre régional de recherche agricole (CRRA) de Maroua, les semences qui seront récoltées à la fin de ce mois de février, viendront en appui aux producteurs de la plaine de Waza-Logone, victimes de la dévastation de leur sorgho par les oiseaux granivores ainsi que les populations de Mayo Kani et Mayo Danay qui ont vu leurs champs de Muskuwaari dévastés par les pachydermes en divagation.
Au cours de la campagne agricole 2020, des attaques considérables du Muskuwaari par les pucerons et les chenilles ont été signalées par endroit, dans les différents bassins de production. La fraîcheur nocturne qui favorise la croissance et le développement optimal de la plante en saison sèche, est arrivée assez tardivement dans la région de l’Extrême-Nord.
À longueur d’année, les chercheurs de l’IRAD sont sur le terrain pour collecter les données agro-climatiques, les taux d’incidence et de la sévérité des maladies pour établir une probable relation de cause à effet.
Il est à relever que le Muskuwaari est un sorgho que l’on cultive en saison sèche sans avoir besoin de l’irriguer. Bien plus, il se produit essentiellement sur des sols particuliers que les spécialistes appellent vertisols ou sols à argiles gonflantes, et qui portent le nom de "karal" en fulfuldé. Ces sols ont la particularité de pouvoir retenir une importante quantité d'eau qu'ils absorbent lors de la saison des pluies, et de la restituer à la végétation durant la saison sèche.
C’est la principale culture de l’Extrême-Nord qui joue un rôle important pour la sécurité alimentaire de la région puisqu'elle permet d'obtenir une deuxième récolte de grains dans l'année. Cette céréale est appréciée tant par les populations locales que par les sociétés brassicoles traditionnelles et industrielles.
07/10/24 à 12h30 GMT