Source : Conseil de Conservation du Nouveau-Brunswick
Le vendredi 18 Janvier 2013 la société Énergie NB a publié les résultats préliminaires d'une étude qui a montré que son bureau d'étude avait grossièrement sous-estimé précédemment les risques sismiques. La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) avait ordonné une nouvelle étude spécifique des risques sismiques à la suite de l'intervention du CCNB Action lors des audiences pour le renouvellement du permis d'exploitation de la centrale nucléaire de Point Lepreau, le 2 décembre 2011.
En vue de la réhabilitation en 2007, la CCSN avait demandé à Énergie NB de montrer qu'il n'y avait qu'une chance de fusion du coeur nucléaire en 10.000 ans et qu'une chance de fuite importante de radiations en 100.000 ans, si les tremblements de terre étaient ajoutés à l'analyse des probabilités de risques. En 2007, Énergie NB a signalé à la CCSN que les risques de fusion du coeur et d'une grande émission de radiations à Point Lepreau, suite à des tremblements de terre, étaient de 1 en un million d'années. En utilisant les données de la nouvelle étude, CCNB Action a calculé que les risques de fusion du coeur étaient de l'ordre de un sur 7.825 années. Pour une importante émission de radiations, les risques sont de 1 sur 25.000 années, soit une augmentation de près de 40 fois ceux repris dans la présentation d'origine de NB Power.
Chris Rouse, du CCNB Action, n'est pas surpris des résultats. " La question de savoir si la centrale nucléaire de Point Lepreau est capable ou non de résister à des séismes constitue une controverse existant depuis la construction de la centrale. L'ancien ingénieur chargé des problèmes sismiques avait démissionné en indiquant que le régulateur avait minimisé la sismicité du site de Point Lepreau, et qu'il recommandait de ne pas construire de centrale nucléaire à cet endroit. Récemment, nous avons constaté de nombreuses erreurs dans les évaluations techniques d'Énergie NB que nous avons examinées à titre d'intervenants lors des audiences de reconduction du permis d'exploitation. Nous espérons que cette étude permettra d'alerter la CCSN quant à la dangerosité réelle de la centrale de Point Lepreau. Nous espérons que la CCSN commencera à faire son travail et qu'elle le terminera avant qu'un accident sérieux ne survienne. "
De nouvelles données nous mettent en garde:
-Point Lepreau ne répond plus aux objectifs de sécurité internationalement reconnus, tels que déclarés lors de l'octroi du permis d'exploitation.
-La possibilité d'un accident grave avec une importante émission de radiations (1 en 25.000 ans) est 4 fois plus susceptible de se produire que le régulateur ne le croyait à l'époque de l'obtention du permis d'exploitation (1 sur 100.000 ans)
-Point Lepreau est maintenant l'un des plus dangereux réacteurs en Amérique du Nord
Sharon Murphy, la présidente du chapitre de Saint John-Fundy de CCNB Action, a exprimé les préoccupations de son groupe. "Nous savons qu'ils ont sérieusement sous-estimé les coûts et le temps qu'il faudrait pour rénover le site. Maintenant, cette nouvelle étude montre que les risques ont également été sous-estimés. Les études scientifiques montrent non seulement que le prochain tremblement de terre important de la région sera probablement près de Point Lepreau, mais elles montrent aussi, maintenant clairement, que la centrale de Point Lepreau ne survivra pas à la secousse "