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Projet Trailbreaker : La CPTAQ accorde à Pipe-lines Montréal ltée la permission d’utiliser une terre agricole de Dunham



  • Équiterre dénonce vivement la décision de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) rendue publique aujourd'hui d'acquiescer à la demande de Pipe-Lines Montréal ltée. de modifier la vocation d'une terre agricole située à Dunham pour la construction et l'exploitation d'une station de pompage sur le pipeline Montréal - Portland.

    Cette station de pompage est un des éléments indispensables à la réalisation du projet Trailbreaker, qui permettrait l'inversion de l'écoulement du pipeline et l'acheminement de pétrole brut des sables bitumineux de l'Alberta vers les raffineries du nord-est du continent nord-américain et de la côte du golfe du Mexique. Une partie de ce pétrole pourrait être raffinée dans les raffineries de Montréal-Est et consommée au Québec.

    Dans sa décision, la CPTAQ mentionne que : " la localisation de la fenêtre hydraulique apparaît tout à fait logique ". Or, ni les parties intéressées ni le public en général ne peut juger de la justesse du choix de cette fenêtre de localisation, le promoteur n'ayant pas divulgué son analyse en arguant qu'il risque de perdre son avantage compétitif. Par ailleurs, la CPTAQ qualifie de spéculation l'argument de parties intéressés au projet qui ont souligné la nécessité de préserver la vocation des terres de Dunham en raison de la particularité agritouristique que représente la route des vins.

    " La décision de la CPTAQ d'accepter la demande de la compagnie Pipe-lines Montréal ltée est un non sens absolu. Je respecte l'impartialité des commissaires dans cette affaire, mais cette autorisation met en péril la qualité de notre milieu de vie et se trouve contraire à la sauvegarde du patrimoine agricole de la Brome Missisquoi. Quand une société civile s'endort sans défendre sa terre, le réveil sera brutal pour tout le monde ", s'insurge Laurent Busseau, membre du comité environnemental de Dunham.

    Équiterre est d'avis que ce projet est une menace inacceptable pour l'environnement en raison des risques de déversements accidentels et soutient que la CPTAQ ne peut surseoir à son mandat de protéger une terre agricole localisée dans un des terroirs les plus distincts du Québec.

    Prochaine étape : la loi sur la qualité de l'environnement
    Le projet doit maintenir obtenir l'autorisation du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement. " J'interpelle le gouvernement du Québec qu'il refuse de faire de la province une terre d'accueil d'un pétrole dont l'exploitation est hautement dommageable pour l'environnement et une source majeure d'émission de gaz à effet de serre ", déclare Hugo Séguin d'Équiterre. " D'ailleurs, le dernier bilan des émissions canadiennes fait état d'une hausse de 52 % des émissions de ce secteur d'activité uniquement pour l'année 2007 ", déplore-t-il.

    " La balle est maintenant dans le camp de la ministre Beauchamp qui aura à autoriser ce projet en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement " conclut-il.

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