Par Denise Proulx,
Journaliste et directrice générale de GaïaPresse
Reconstruire la ville pour qu'elle s'harmonise mieux aux personnes qui y vivent, pour que l'écologie soit au coeur de son développement et que son urbanité reflète le dynamisme communautaire, institutionnel et commercial qui y vibre. C'est avec ce rêve en tête que Richard Register, président d'Ecocity Builders, veut changer le monde. Le défi est colossal, mais certaines initiatives menées par des organisations citoyennes et l'administration municipale l'ont convaincu que Montréal a entrepris cette transformation pour devenir une écocité.
C'est la force de cette attraction qui a permis que le 9e Sommet mondial ÉcoCité 2011 se tienne du 22 au 26 août prochain au Palais des Congrès de Montréal. " Dans notre dossier de candidature, nous avons mis en valeur le foisonnement d'initiatives issues de plusieurs quartiers de Montréal. Le comité de sélection a été fort impressionné par notre capacité de travailler ensemble, organisations communautaires, universitaires, professionnels de la santé publique, institutions et administrateurs de la Ville. C'est la première fois que le Sommet mondial ÉcoCité se tient dans une ville nordique ", complète Luc Rabouin avec un brin de fierté dans la voix, coprésident du Sommet et directeur général du Centre d'écologie urbaine de Montréal, qui voit à la logistique de l'événement international.
Le Sommet de Montréal s'appuiera sur les travaux des Sommets mondiaux Écocité antérieurs. Son programme, en plus de présenter de nouveaux thèmes de conférences, est conçu pour inclure des méthodes participatives ainsi que des projets qui survivront au-delà de la durée du Sommet. " Nous voulons donner de l'élan à certaines actions québécoises, comme notre rapport à la nordicité, et accélérer des initiatives pour qu'elles s'ancrent dans le mouvement de transformation pour faire de Montréal une ville durable ", précise Luc Rabouin.
L'originalité du sommet ÉcoCité 2011 repose sur la construction d'un programme à thématiques transversales. Six grands thèmes seront explorés : les changements climatiques et l'écocité; l'écomobilité, l'aménagement urbain et l'espace public; la gouvernance et la démocratie dans une écocité; l'économie d'une écocité; la santé et l'environnement bâti; biodiversité et agriculture urbaine. " On invite les professionnels de la santé à devenir des acteurs importants dans le développement de la ville. Nous voulons que le public comprenne les liens entre la santé et l'Environnement urbain ", lance le coprésident.
Cette approche thématique s'avère gagnante. Plus de 600 propositions de conférences, en provenance de 60 pays ont été déposées alors que le comité organisateur en attendait la moitié moins. La sélection ne sera pas simple.
Les organisateurs du Sommet mondial ÉCoCité 2011 planifient également d'accorder une ampleur inégalée à la thématique portant sur la reconstruction des villes après les désastres. Une équipe travaille à mettre en valeur des initiatives dans le cadre de la reconstruction de villes en Haïti. " Ce qui est bien fait à Port-au-Prince, peut-il servir d'exemple inspirant pour que Montréal devienne une ville durable? ", questionne Luc Rabouin. Le coprésident estime que bien des professionnels du domaine du développement durable trouveront des idées pour améliorer leurs plans de travail.
Dans cet esprit de partage des savoirs, le programme du Sommet mondial organisera la tenue de trois charrettes de design, lesquelles inviteront les participants à se familiariser avec le processus du design intégré à l'environnement, et à soumettre des idées concrètes et applicables pour, par exemple, augmenter la biodiversité dans les quartiers centraux de Montréal ou encore revaloriser un quartier industriel en friche.
Le public ne sera pas en reste. Deux grands conférences seront ouvertes à tous, l'une présentée par le Living Building Institute et l'autre par la Société de transport de Montréal. Enfin, un volet arts et culturel réunira des artistes de renommée internationale, dont le berlinois Martin Kaltwasser qui donnait récemment un avant-goût de son projet de transformation urbaine lors d'une visite à Montréal, organisée par le Goethe Institute.
Accueillir le Sommet mondial ÉcoCité 2011 est une occasion exceptionnelle pour Montréal, s'enthousiasme Luc Rabouin. Plus de 100 personnes s'activent au sein de divers comités, avec le soutien d'universitaires comme Laurent Laplante, professeur à l'Institut des sciences de l'environnement de l'UQAM. Également, la Conférence régionale des élus, le CRE de Montréal, l'Universtié McGill et Montréal International s'y impliquent. Pour le Centre d'écologie urbaine de Montréal, c'est une grande aventure, pour ne pas dire un grand risque. " Nous sommes bien appuyés. Nous avons le soutien de la Ville de Montréal et de l'Agence de la santé publique de Montréal qui y est très active. En introduisant une thématique santé et environnement urbain, nous élargissons l'intérêt aux professionnels de la santé. Nous souhaitons qu'ils soient nombreux à comprendre que la qualité milieu de vie est la base de la santé ", conclut Luc Rabouin.
[SOMECOCITE2011]
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