Une baisse de 10 % de la consommation d'énergie observée au campus central depuis un an, près de 675 000 $ de moins sur la facture d'électricité... on peut parler de mission accomplie pour le Service des immeubles et de l'équipement (SIE), responsable de l'implantation du programme d'efficacité énergétique mis en place de 2006 à 2010 dans la majeure partie des pavillons du campus central. L'équipe de la gestion de l'énergie s'attaque maintenant à un autre défi de taille : le Complexe des sciences Pierre-Dansereau.
La mise en oeuvre du programme, dont l'objectif est de réduire la consommation d'énergie tout en assurant le confort des occupants, se fera en trois phases, de 2012 à 2014. La première phase vise les pavillons Président-Kennedy (PK), Chimie et biochimie (CB) et Sherbrooke (SH). Ces bâtiments comptent parmi les plus anciens du complexe, les deux premiers datant d'une quinzaine d'années et le troisième de plus de 100 ans. Le SIE y fera l'installation d'équipements de récupération de chaleur et procédera à la remise à niveaux des systèmes de ventilation.
Le Complexe des sciences, qui occupe une superficie semblable à celle du campus central, est beaucoup plus énergivore. La raison ? Des bâtiments, comme le PK et le CB, sont munis de systèmes de ventilation qui rejettent les émanations toxiques des laboratoires à l'extérieur, tout en chauffant et climatisant les lieux avec de l'air pur. Un procédé très coûteux. "La consommation annuelle d'énergie du Complexe des sciences est de deux gigajoules (GJ) par mètre carré, comparativement à 1,2 GJ au campus central", dit l'ingénieur Patrick Dionne, directeur de la gestion de l'énergie au SIE. La récupération de chaleur sur l'évacuation d'air des quelques 300 hottes de laboratoire permettra ainsi d'économiser une quantité importante de gaz naturel en chauffage.
La remise à niveaux des équipements a pour but de s'assurer que les systèmes (de ventilation, de chauffage, de climatisation, etc.) fonctionnent selon les besoins réels et spécifiques des bâtiments afin d'éviter le gaspillage d'énergie. "On procède à l'inventaire des bâtiments, des locaux et des espaces du Complexe des sciences afin de détecter tout problème ou bris, explique Patrick Dionne. Il n'est pas nécessaire, par exemple, de chauffer ou de ventiler un bâtiment de la même façon de nuit comme de jour. Certains systèmes peuvent aussi chauffer et climatiser l'air en même temps en raison d'un mauvais calibrage."
Des compteurs ont été installés pour calculer avec précision la consommation d'énergie des bâtiments avant et après la mise en place du programme d'efficacité.
Économies d'énergieLe coût des investissements s'élève à 8,6 millions $. "On s'attend à réaliser des économies de 650 000 $ par année et à une baisse de la consommation d'énergie de 20 %. Si les prix de l'énergie continuent d'augmenter, les économies seront plus substantielles pour l'UQAM", affirme Patrick Dionne. Sur le plan des émissions de gaz à effet de serre évitées, cela représente une économie de quelque 2 000 tonnes de CO2.
Les phases II et III du programme d'efficacité énergétique du Complexe des sciences Pierre-Dansereau viseront notamment l'éclairage et l'installation de détecteurs sonores sur les hottes de laboratoire pour rappeler aux usagers de ne pas les laisser ouvertes afin d'éviter le gaspillage, ainsi que le contrôle et la modulation des débits d'air pour éviter la ventilation inutile.
Pour plus d'information sur ces projets, on peut consulter le site Web du Service des immeubles et de l'équipement, sous l'onglet "Gestion de l'énergie".
article écrit par Valérie Martin,
Source : Journal L'UQAM, vol. XXXVIII, no 13 (19 mars 2012)
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