SEMAINE PIERRE-DANSEREAU EN SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT Du 5 au 9 mai 2015
Appel de communications Colloque L’œuvre de Pierre Dansereau et l’avenir des sciences de l’environnement 7 et 8 mai 2015, La Chaufferie CO-R700, Cœur des sciences, Université du Québec à Montréal
Scientifique d’envergure internationale, intellectuel respecté et homme d’engagement, Pierre Dansereau (1911-2011) a laissé un héritage considérable aux chercheurs et aux étudiants en sciences de l’environnement – dont il fut un important protagoniste au Québec et dans le monde. Les générations actuelles et futures peuvent ainsi s’inspirer de sa pensée scientifique et de son humanisme. L’œuvre de ce pionnier mondial de l'écologie a permis de mettre en évidence le caractère fondamental du rapport entre les êtres humains, leurs sociétés et leur milieu de vie. Elle a montré la nécessité de prendre conscience de l’impact de l’action humaine sur la Nature pour mieux identifier ce qu’il faut modifier dans notre agir afin de freiner et de renverser les processus catastrophiques de détérioration environnementale en cours. Pierre Dansereau a souligné la nécessité de décloisonner les savoirs pour permettre un rapprochement symbiotique des domaines des sciences naturelles et des sciences humaines. Il était essentiel, selon lui, d’aborder la réalité dans une perspective globale et intégrée. Son œuvre montre qu’un véritable avancement des connaissances et de la compréhension des enjeux environnementaux, dont la complexité ne cesse de s’accentuer, nécessite la convergence des disciplines et des savoirs de divers types. Son héritage épistémologique mérite certes d’être valorisé et célébré.
C’est pourquoi l’Institut des sciences de l’environnement (ISE) de l’UQAM désire rendre hommage à l’un de ses fondateurs et s’inspirer à nouveau de sa pensée et de sa science pour approfondir ses propres ancrages épistémologiques. La Semaine Pierre Dansereau en sciences de l’environnement et le colloque scientifique qui aura lieu dans ce cadre auront donc pour objectifs de rendre hommage à Pierre Dansereau, de revisiter et de resituer sa pensée dans le contexte des bouleversements actuels, afin de bâtir sur ce socle des réflexions porteuses pour l’avenir, et notamment sur trois grands thèmes transversaux :
1. L’ÉPISTÉMOLOGIE DES SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET L’INTERDISCIPLINARITÉ
Pierre Dansereau est connu, entre autres, pour avoir préconisé et promu des sciences de l’environnement qui soient interdisciplinaires. À la base, tout chercheur devrait être un spécialiste, disait-il, mais une culture scientifique généraliste est néanmoins incontournable puisque les problèmes écologiques impliquent toujours des composantes humaines, physiques et biologiques. Le concept d’écosystème, tel que représenté dans sa « boule de flèche » (1973), illustrait selon Dansereau la raison pour laquelle il fallait en venir à une « synthèse nécessaire » de toutes les disciplines du champ de l’environnement. Quatre décennies plus tard, il importe de réfléchir à nouveau à cet enjeu, tant d’un point de vue théorique (quel est l’apport de la synthèse des disciplines?) que pratique (comment l’interdisciplinarité peut-elle se pratiquer dans les faits?).
2. LA CULTURE, L’ESTHÉTIQUE ET L’ENVIRONNEMENT
Dansereau a souvent défendu une conception moins dichotomique et plus unifiée de l’art et de la science. Dans La vie des arts, il écrivait, en 1990, que l’écologie peut offrir « une toile de fond pour un nouvel humanisme » tout en soulignant que la science avait besoin de moments créatifs afin de montrer au monde une nouvelle image d’elle-même, une image qui en dévoilerait les limites tout en proposant des voies de solutions. L’écologiste était sensible au rôle de la culture, des symboles, des représentations et de l’esthétique – bref, à ce qu’il appelait le « paysage intérieur » – et il incitait les chercheurs des sciences sociales à prendre part à son projet d’écologie humaine. Comment comprendre ce paysage intérieur aujourd’hui? Comment est-il possible de le transformer? Quelles sont ses dimensions culturelles et interculturelles?
3. L’ENGAGEMENT ET LES ENJEUX ÉTHIQUES DE LA RELATION HUMAIN-ÉCOSYSTÈME : DE L’ÉCODÉCISION À L’ÉCODÉVELOPPEMENT
PierreDansereau disait que si l’écologie ne peut fournir des valeurs et des principes éthiques explicites, « elle peut nous donner un arrière-plan considérablement amélioré pour un estimé réel et réaliste de la responsabilité humaine et sociale » (1973). Sa pensée a pris forme et s’est clarifiée à travers son engagement pacifiste et humaniste et sa critique de la société de consommation ont donné une forme cohérente à sa pensée. Ses réflexions plus tardives sur « l’austérité joyeuse » permettent aussi de penser une éthique environnementale capable de différencier entre le besoin, le désir, la capacité et la satisfaction (1991). Mais en quoi ces engagements et cette éthique peuvent-ils inspirer les institutions (universitaires et autres), les chercheurs et les citoyens aujourd’hui encore?
PROGRAMMATION
La Semaine Pierre Dansereau en sciences de l’environnement intègrera un programme culturel et un programme scientifique. Le programme culturel comportera notamment un concert-hommage, des projections et une exposition. Le programme scientifique qui se tiendra dans le cadre de la semaine Pierre Dansereau en sciences de l’environnement réunira des invités, amis et collaborateurs de Dansereau, ainsi que des étudiants et des chercheurs désireux de présenter une communication scientifique sur l’un ou l’autre des trois thèmes annoncés.
POUR SOUMETTRE UNE PROPOSITION
Date limite : le 31 janvier 2015
Envoyer à : ise@uqam.ca
La proposition doit inclure :
Le comité scientifique, composé de membres possédant diverses expertises, évaluera les propositions de communication en fonction des critères suivants : la pertinence de la proposition; la contribution à l’analyse de la thématique; la clarté et structure du contenu; la rigueur; l’intérêt du sujet pour les sciences de l’environnement.
La confirmation de l’acceptation des propositions retenues sera envoyée aux auteurs à la fin du mois de février 2015. Les textes complets (maximum 15 pages) des communications seront requis pour le 1er mai 2015. Ces textes seront inclus dans un ouvrage collectif à paraitre ultérieurement.