Le professeur Mark Vellend a une vision scientifique très étendue et originale. Il pose son regard à une échelle microscopique, pour observer les gènes des plantes; à une échelle macroscopique pour évaluer les écosystèmes et sous un angle historique en étudiant des inventaires de plantes recueillies il y a plus de 100 ans.
C’est cette façon originale d’approcher la recherche qui lui vaut l’attribution de la bourse E.W.R. Steacie, l’une des plus prestigieuses distinctions en sciences et en génie au Canada. Octroyée par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG), la bourse s’accompagne d’importantes subventions en fonds de recherche et d’équipement. Elle permet aux lauréats d’être dégagés de toute charge administrative ou d’enseignement pour une durée de deux ans afin qu’ils puissent consacrer tout leur temps et leurs efforts à la recherche.
« C’est un grand honneur de recevoir cette bourse. Les fonds et l’opportunité de me concentrer uniquement sur la recherche vont permettre à mon équipe et à moi d’avancer énormément notre recherche sur la réponse de la biodiversité végétale aux changements globaux ».
« L’excellence est contagieuse, commente le Pr Serge Jandl, doyen de la Faculté des sciences. La présence de chercheurs du calibre de Mark Vellend contribue à situer notre faculté en tant que force vive de la recherche au Québec et au Canada. Non seulement les recherches de pointe font avancer la science, mais elles permettent aussi à nos étudiantes et à nos étudiants de devenir à leur tour des scientifiques de renom et des innovateurs ».
Professeur à l’Université de Sherbrooke depuis 2011, Mark Vellend est un écologiste végétal qui travaille à la frontière de l’écologie et de la biologie évolutive. Il étudie notamment les effets du réchauffement de la planète sur la biodiversité à l’échelle locale et a découvert que les forces inséparables de l’environnement et de la sélection naturelle ont un effet constant sur les êtres vivants.
Les travaux de recherche de Mark Vellend jettent les bases d’une percée majeure qui contribuera à comprendre l’interaction entre le changement de l’environnement attribuable à l’activité humaine et les réponses des communautés écologiques. « Un de mes buts serait d’intégrer les approches théoriques en écologie et en évolution dans un seul cadre pour la compréhension des processus qui déterminent les patrons de biodiversité », ajoute Pr Vellend.
Son équipe se base sur des données historiques, notamment les inventaires de plantes réalisés par les premiers colons européens en Amérique du Nord et par les écologistes il y a 30-50 ans, pour découvrir les changements survenus à long terme dans les communautés végétales et pour étudier les processus écologiques et évolutifs à l’origine de ces changements. Ses travaux bouleversent certaines croyances très répandues. Par exemple, lui et son équipe ont montré que c’est la consommation de graines des animaux, et non les températures froides, qui limitent la migration de certaines espèces végétales vers le nord.
M. Vellend a obtenu le Young Investigator’s Prize décerné par l’American Society of Naturalists et le W.S. Cooper Award décerné par l’Ecological Society of America.
Son livre à venir à l’été 2016, The Theory of Ecological Communities, propose une nouvelle conception de la composition des communautés et de la diversité biologique. Il en ressort une théorie sur la manière dont les processus fondamentaux, comme la sélection naturelle, la dérive écologique, la dispersion et la spéciation changent les communautés écologiques.
Source : Université de Sherbrooke
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