L'accès à des tarifs d'électricité raisonnables demeure un défi pour plus de 200 000 personnes vivant dans près de 300 collectivités éloignées du Canada, selon un nouveau rapport du Conference Board du Canada. Leur dépendance à l'égard de l'électricité produite localement fait en sorte que les tarifs d'électricité peuvent y être jusqu'à neuf fois plus élevés que la moyenne canadienne.
« Les collectivités éloignées ne sont pas raccordées au réseau principal de distribution électrique nord-américain et ne profitent donc pas des avantages que 99 % de la population canadienne tient pour acquis, notamment un approvisionnement en électricité garanti, fiable et abordable », déclare Christopher Duschenes, directeur du Centre pour le Nord, au Conference Board du Canada. « Leur approvisionnement électrique repose essentiellement sur l'électricité produite localement, qui provient généralement de génératrices diesel. Cela limite non seulement le potentiel de croissance de ces communautés, mais se traduit par des coûts élevés d'électricité et peut avoir des effets néfastes sur l'environnement. »
Éparpillées à travers le pays, les collectivités éloignées du Canada sont de taille variable, allant d'aussi peu que 10 ménages à plus de 20 000 habitants. Par rapport à l'ensemble du Canada, un nombre disproportionné de collectivités éloignées sont composées de populations majoritairement autochtones. Toutes les collectivités des trois territoires du Canada sont considérées comme éloignées et aucune de celles-ci n'est raccordée au réseau principal de distribution électrique nord-américain.
En l'absence d'accès au réseau d'électricité nord-américain, les collectivités éloignées ne peuvent bénéficier des économies d'échelle qu'obtiennent les communautés raccordées au réseau. Leurs tarifs d'électricité sont donc beaucoup plus élevés. À Kugaaruk, au Nunavut, par exemple, les tarifs résidentiels d'électricité non subventionnés sont plus de neuf fois plus élevés (1,14 $/kWh) que la moyenne canadienne (0,12 $/kWh). Ainsi, les tarifs d'électricité sont souvent subventionnés par les gouvernements régionaux pour veiller à ce qu'ils demeurent abordables.
En plus des faibles économies d'échelle, les coûts d'exploitation des génératrices diesel qui alimentent la plupart des collectivités éloignées sont supérieurs à ceux de la plupart des autres technologies de production. Les frais de transport du carburant diesel sont élevés, en particulier pour les communautés qui ne disposent pas d'accès routier. Le stockage d'importantes quantités de diesel durant de longues périodes fait également augmenter les coûts, vu que les installations d'entreposage sont chères à l'achat et que leur entretien est dispendieux. En outre, comme le prix du carburant diesel est fortement lié aux prix du pétrole brut, les tarifs d'électricité dans les collectivités éloignées sont souvent sujets à de fortes fluctuations.
En plus de leurs forts coûts d'exploitation, les génératrices diesel sont aussi nuisibles à l'environnement. Les génératrices diesel émettent de grandes quantités de polluants atmosphériques qui ont des conséquences sur la qualité de l'air local et la santé des résidents locaux.
Dispersées à travers le pays, les communautés éloignées du Canada ont chacune un contexte particulier et peuvent donc adopter diverses solutions pour répondre aux défis posés par leur approvisionnement électrique. Pour réduire leur dépendance face aux génératrices diesel, elles peuvent notamment utiliser des génératrices au gaz naturel, des éoliennes, des génératrices électriques ainsi que de nombreuses autres technologies innovantes. Parmi les options visant à réduire leur consommation d'électricité, elles peuvent par ailleurs installer des compteurs intelligents et améliorer l'efficacité énergétique.
On peut consulter le rapport intitulé Transition énergétique : l'électrification des collectivités éloignées du Canada dans la bibliothèque virtuelle (e-Library) du Conference Board du Canada.
Source : CNW Telbec