Passer 24 heures dans la peau d’une abeille, vivre à quatre pattes dans celle d’une vache, se trouver nez-à-nez avec un rhinocéros, voyager vingt mille lieues sous les mers, la réalité virtuelle peut-elle développer notre empathie et nous faire prendre conscience de notre environnement. Une utilisation ludique et pratique plus efficace que des mots ?! Les fameuses lunettes qui vous plongent dans un environnement à 360 degrés sont en effet pleines de ressources.
Certainement un des futurs objets de notre quotidien, le casque virtuel commence tout juste à entrer dans nos maisons. Pour l’heure avec des films, des jeux, les sociétés de réalité virtuelle tâtonnent et explorent chaque jour de nouvelle utilisation. Pour ses détracteurs la déconnexion d’avec la nature est un risque à craindre mais peut-être s’agit-il d’un nouvel outil capable de nous sensibiliser à l’environnement ? Restons optimistes et en route pour le monde des animaux….
Tout d’abord Bee-Oh, un outil interactif de sensibilisation aux problèmes rencontrés par les abeilles. Menacées d’extinction, les abeilles sont essentielles à notre vie. Sans elles, finis les fruits et les légumes…….
Grâce au projet de 4ème année de trois étudiants de l’ESIEA (école d’ingénieurs du monde numérique basée en France), vous plongez dans la peau d’une abeille et vous butinez un champ virtuel plus vrai que nature. Les éléments de l’univers des abeilles ont été modélisés et conçusen 3D : ruches, jachères apicoles, des fleurs, plein de fleurs…Objectif : agir sur notre perception du monde, ressentir les efforts physiques à fournir pour se nourrir. Un jeu sérieux (ou serious game) du XXIème siècle.
Pourquoi ne pas poursuivre dans cette voie, et placer l’homme dans la peau d’une vache pour ressentir la souffrance animale. Une expérience scientifique américaine menée par des chercheurs a sollicité plusieurs volontaires à vivre la vie d’une vache menée à l’abattoir. Que ressent-elle ? Les volontaires se sont retrouvés dans la posture du ruminant malmené à coups d’aiguillon électrique dans le camion menant à l’abattoir. Autre expérience, ces volontaires ont été immergés dans une colonie de polypes, des créatures marines dont les membres sont aujourd’hui rongés par l’acidification des océans. D’après l’étude finale de ces expériences publiées dans le journal of computer-mediated communication, les participants ont vu croître leur conscience des enjeux environnementaux.
Les associations de protection de l’environnement ont bien pris conscience des bienfaits de cet outil. Face à un projet de voie maritime ouverte aux pétroliers à Vancouver, l’ONG écologiste Dogwood Initiative a installé des casques virtuels à l’intérieur de jumelles touristiques installées dans la baie et simulé une marée noire. Au programme : des oiseaux mazoutés, et des bateaux en prise avec les nappes de pétrole. Objectif : une sensibilisation choc au service de l’environnement.
Et pour vous, la réalité virtuelle est-elle un nouveau moyen d’éducation citoyenne ?
Source : GaïaPresse