Le rapport porte à l’attention du comité d’examen de l’Office national de l’énergie le fait que la demande de TransCanada pour le projet Énergie Est demeure incomplète
Sans cette information essentielle, la demande déposée par TransCanada est incomplète, et conséquemment, le processus d’examen à l’ONÉ ne peut tout simplement pas commencer. Les auteurs du rapport indiquent que l’ONÉ devrait ajourner le processus d’examen du projet Énergie Est, par ailleurs déjà entaché par un scandale, jusqu’à ce que le gouvernement fédéral ait terminé le processus de modernisation en cours de cet organe réglementant les oléoducs. S’il est impossible d’ajourner les audiences, la demande de TransCanada ne peut être jugée complète tant que l’entreprise n’aura pas fourni l’information cruciale sur le franchissement de ces importants cours d’eau, et comblé nombre d’autres lacunes informationnelles.
« Il est alarmant de constater qu’il manque encore de l’information cruciale sur la localisation des traversées qui permettraient à l’oléoduc Énergie Est de franchir la rivière des Outaouais, le fleuve Saint-Laurent et la rivière Assiniboine, de même que sur les méthodes envisagées pour les aménager », dit Patrick DeRochie, gestionnaire du programme Climat et énergie chez Environmental Defence. « Un déversement dans un cours d’eau aurait des effets dévastateurs; pourtant, TransCanada n’est pas en mesure de nous dire comment ce mégaoléoduc franchirait trois des plus majestueux et des plus emblématiques cours d’eau du Canada. En l’absence de cette information primordiale, la demande concernant le projet d’oléoduc est incomplète, et le nouveau comité d’examen de l’Office national de l’énergie ne doit pas commencer à évaluer ce projet risqué ».
Pas de plan précis
« Les antécédents de TransCanada en matière de ruptures d’oléoducs semblent alarmants; or, cette entreprise ne peut même pas dire comment l’oléoduc Énergie Est franchirait deux des plus importants cours d’eau du Québec », souligne Steven Guilbeault, directeur principal d’Équiterre. « En aucun cas l’ONÉ ne peut commencer cette évaluation alors que TransCanada n’est même pas en mesure de fournir des détails fondamentaux quant à la protection de notre ressource la plus précieuse : l’eau douce ».
Étude d’impact manquante
« Énergie Est ne constitue qu’une source de risques pour les Manitobains; il n’offre aucun bénéfice pour eux. Si TransCanada ne peut même pas nous dire comment elle s’y prendrait pour éviter un déversement d’oléoduc dans la rivière Assiniboine, que faut-il conclure dans le cas des milliers de lacs, de rivières, d’aquifères et de ruisseaux que franchirait également l’oléoduc? », indique Nathan Laser, chef de campagne à la Manitoba Energy Justice Coalition. « Le processus d’examen du projet Énergie Est à l’ONÉ est déjà vicié par la controverse. Affirmer que la demande de TransCanada est complète ne ferait qu’enlever à l’ONÉ la crédibilité qui lui reste ».
Le rapport demande également d’ajourner le processus d’examen du projet Énergie Est jusqu’à ce que le gouvernement fédéral ait terminé la modernisation de l’ONÉ. Il demande également que TransCanada publie, dans les deux langues officielles, toute étude approfondie concernant les traversées aménagées sur la rivière des Outaouais, le fleuve Saint-Laurent et la rivière Assiniboine.