À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, la Fondation David Suzuki et la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) interpellent les gouvernements provincial et fédéral afin qu’ils respectent leur engagement de protéger 10% du Saint-Laurent d’ici 2020. La Fondation et la SNAP Québec estiment que des mesures doivent rapidement être mises en place pour préserver la riche biodiversité du fleuve et pour atteindre cet objectif dans les délais que se sont fixés Québec et Ottawa.
En signant la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, le Canada s’est engagé à protéger 10% de ses océans d’ici 2020. Le Québec a quant à lui pris l’engagement de protéger 10% du Saint-Laurent. Or, à ce jour, seul 1,3% du fleuve est protégé.
« Le Saint-Laurent coule dans nos veines. Nous sommes plus de 5 millions au Québec à vivre à moins de 10 km des rives du fleuve, qui approvisionne en eau potable plus de 43% de la population. Le fleuve est un garde-manger local et un véritable poumon économique pour plusieurs villes et villages du Québec. Surtout, c’est un vaste territoire marin riche d’une immense biodiversité. Nos gouvernements doivent travailler de concert et accélérer le rythme afin de remplir leur engagement de protéger notre joyau », a affirmé Karel Mayrand, directeur pour le Québec de la Fondation David Suzuki.
Le Saint-Laurent en péril
Différentes menaces perturbent les fragiles écosystèmes du fleuve, dont les changements climatiques, le trafic maritime engendrant de la pollution sonore et des collisions mortelles pour les baleines, les activités de pêche non-durables, les contaminants comme les pesticides ou le plastique et la présence d’espèces envahissantes. Les aires marines protégées (AMP) constituent un outil précieux pour atténuer l’impact de plusieurs de ces menaces.
« Plusieurs projets d’aires marines protégées sont sur la table au Québec, comme celui de l’Estuaire du Saint-Laurent ou des Îles-de-la-Madeleine. Il faut que les deux paliers de gouvernements redoublent d’efforts pour mener ces projets à terme d’ici 2020 et atteindre les cibles fixées. La mise en place de ces AMP contribuerait d’ailleurs directement au rétablissement des espèces en péril comme le béluga ou la baleine noire, tout en permettant une meilleure conciliation des usages dans notre territoire marin », commente Alain Branchaud, directeur général de la SNAP Québec.
« La nécessité de protéger notre fleuve est réelle et urgente. L’hécatombe des baleines noires et le déclin continu des bélugas marquent l’imaginaire et témoignent de l’urgence d’agir, mais il y a tant d’autres espèces moins connues, mais tout aussi importantes à protéger grâce à la mise en place d’un vaste réseau d’aires marines protégées », affirme Louise Hénault-Éthier, chef des projets scientifiques pour le Québec de la Fondation David Suzuki.
La Fondation et la SNAP Québec profitent de la Journée mondiale de l’eau pour lancer une vidéo sur le Saint-Laurent ainsi qu’une campagne d’envoi de messages aux premiers ministres canadien et québécois pour accentuer la pression sur Ottawa et Québec afin qu’ils respectent leur engagement de créer 10% d’aires marines protégées d’ici 2020.
« Notre vidéo souhaite remémorer aux Québécois l’attachement profond que nous éprouvons face au fleuve, à la beauté des paysages et aux espèces emblématiques qui l’habitent. Il faut toutefois réaliser que notre impact sur le fleuve est grand, tout comme notre responsabilité à l’égard de ce vaste territoire marin. Alors que Montréal sera l’hôte en mai 2018 de la quatrième conférence mondiale sur la biodiversité marine accueillant plus d’un millier de scientifiques internationaux, tous les yeux du monde seront rivés sur nous. Québec et Ottawa doivent donner l’exemple et montrer au monde que la santé de nos aires marines nous préoccupe au plus haut point », a conclu Karel Mayrand.
Qu’est-ce qu’une aire marine protégée ?
Les aires marines protégées sont un outil visant à protéger et à conserver des espaces marins délimités en prévoyant l’application de mesures concrètes visant notamment à encadrer les activités commerciales et récréatives qui s’y déroulent. Il s’agit d’un « parc national » en version marine. Plusieurs sites sont actuellement à l’étude dans le fleuve Saint-Laurent en vue d’être classés aires marines protégées.
Source: Fondation David Suzuki, SNAP Québec
Crédit photo: Nicogag sur Wikimedia Commons
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