[En mai dernier], la Vérificatrice générale du Québec a présenté son rapport annuel dans lequel un chapitre entier est consacré à Hydro-Québec. Les principales observations du rapport sont que le gouvernement a réussi à engranger 1,1 G$ en dividendes entre 2005 et 2017 à cause des prévisions erronées d’Hydro-Québec Distribution et que l’approvisionnement en électricité a couté 2,5 G$ de plus que nécessaire entre 2009 et 2016 (p. 3 et 4).
Pourtant, on a mis beaucoup d’accent sur les coûts des éoliennes qui auraient un important effet à la hausse sur les tarifs hydroélectriques au Québec. À écouter certains médias, l’ensemble des hausses hydroélectriques est dû à cette filière énergétique plutôt qu’aux décisions de la société d’État et du gouvernement. Regardons cela de plus près.
La petite histoire de l’éolienne
En 1997, alors que les réservoirs hydrauliques d’Hydro-Québec sont déficitaires depuis 6 ans, le gouvernement du Québec donne le mandat à la Régie de l’énergie d’explorer le potentiel des filières éoliennes qui commencent à prendre de l’ampleur sur la planète. Nous sommes donc dans une situation contraire à celle des surplus que l’on connaît aujourd’hui. Hydro-Québec, sous la direction d’André Caillé, préfère l’avenue contraire et propose de construire la centrale thermique alimentée au gaz du Suroît en 2001. Très impopulaire, le projet est finalement abandonné en 2004 pour ramener à l’avant-plan la possibilité d’exploiter l’éolien. Bref, le secteur éolien existe avant tout pour compenser des besoins qui étaient récurrents à l’époque et pour devenir une alternative à la très polluante centrale du Suroît.
Source : Iris, Auteur : Bertrand Schepper
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