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La gestion des ressources naturelles en Haïti



  • La Gestion des Ressources Naturelles
    L’exploitation des ressources naturelles d'Haïti est vieille de 6,000 ans. Elle a commencé avec l'arrivée des Tainos sur 1'Ile. Son exploitation a continué tout au long de son histoire pour devenir ce désastre environnemental si bien connu. Les causes de cette dégradation se situent au cours des 60 dernières années et découlent de la pression démographique, de la pauvreté et de l'incapacité du secteur public à offrir des services de base.

    Dégradation des Bassins Versants et des Sols

    La perte de la couverture végétale particulièrement la couverture arborée influe sur la santé des bassins versants et de l'environnement. Elle augmente le volume d'eau de ruissellement qui détruit les infrastructures de production et de développement par sa force et les sédiments et débit qu'elle charrie. La dégradation des bassins hydrographiques influe sur la percolation de l'eau dans les systèmes hydraulique du pays. Elle se caractérise par des effets visibles et parfois irréversibles comme la perte des sols, la diminution de la productivité agricole et un déficit hydrique important, puisque seulement 10% des eaux de pluie s’infiltrent au lieu de 40%. A présent, la plupart des bassins hydrographiques du pays sont nus et les réserves d'eau naturelles ne répondent plus au besoin des populations pendant les périodes sèches. Même si les causes des sécheresses et pseudo-sécheresses sont multiples (pression démographique, techniques agricoles désuètes, insécurité foncière, etc.), la consommation de combustibles ligneux constitue l'un des principaux facteurs de la déforestation.

    Le pays possède une mosaïque de sols qui sont généralement vulnérables aux eaux de ruissellement et à la dégradation car places pour la plupart sur des pentes de plus de 20% recevant des averses tropicales de forte intensité. I1s sont généralement surexploites par le fait que l'utilisation des sols ne suit pas leur vocation et leur capacité de support (Tableau 3. Vocation et utilisation des sols).
    Aussi le pays connaît depuis près de 60 ans d'épineux problèmes d'érosion causes en grande partie par la situation économique. La destruction des aires boisées et des forets par les cultivateurs pour l' obtention de bois d'œuvre et de bois de chauffe en particulier, l' agrandissement des surfaces cultivées même sur des pentes de plus de 50%, la courte durée des programmes d'implantation et d'entretien des mesures anti-érosives, le manque d'encadrement technique et de programmes de vulgarisation de la part du secteur public dans le milieu rural, la surexploitation des sols par des systèmes désuets, le surpâturage des terres de parcours sont les principales causes des pertes massives en sol qui sont estimées à près de 37 millions de tonnes soit 1.500 hectares par an.

    Ces dernières années, de nombreuses initiatives ont été lances par les secteurs prive et public, avec une certaine efficacité pour y remédier. A titre d'exemple, on peut citer les cultures en couloir, de protection de bassins finances par les principaux bailleurs de fonds et les communautés évangéliques. La situation reste toutefois préoccupante car ces succès restent malheureusement isolés faute de moyens financiers du secteur public pour assurer leur durabilité, leur duplication et leur coordination.

    Erosion de la Diversité Biologique

    Le pays possède une riche diversité biologique qui dépend de la roche-mère, des conditions climatiques et des écosystèmes, mais qui s'érode à cause de la dégradation des forêts naturelles et habitats. A l'heure actuelle, 4 sites (le Parc National Macaya, le Parc National La Visite, la Foret des Pins et le parc historique la Citadelle, Sans souci et les Ramiers), font l'objet d'une prise en charge institutionnelle réelle pour la conservation de la diversité biologique. Trente-trois sites naturels sont classés comme aires à protéger. I1s représentent une superficie d’environ 42,000 hectares soit 1,5% du territoire ce qui est dérisoire au regard des performances de certains pays de la région comme la République Dominicaine (19,91 %) ou Cuba (6%).
    Les menaces tangibles à la perte de diversité biologique sont:

    • l'exploitation forestière, qui était pratiquée autrefois pour la fabrication de planches et l'exportation, a fait disparaître bon nombre de spécimens d'arbres. Il en résulte une érosion génétique aussi palpable que la dégradation et l'érosion des sols. Il ne reste que de chétifs spécimens utilisés pour la fabrication de charbon de bois et l'extraction de bois de chauffe. Ces extractions de couvertures végétales empêchent toute organisation rationnelle de l'exploitation et constitue avec la perte de la diversité biologique un manque à gagner important pour l’Etat.

    • les défrichements, 1 'une des menaces les plus importantes qui pèsent sur la biodiversité, sont causes par la pratique de la culture itinérante sur bn1lis et favorisent les incendies, l'érosion par ruissellement et la perte de gènes.

    • l'érosion qui est la conséquence directe de la déforestation et des défrichements a des impacts négatifs sur l'amont comme sur l' aval.

    • la surexploitation des sols et,

    • l'introduction non contrôlée d'espèces exotiques, la compétition pour l'espace et les ressources
    Constituent une menace pour les espèces endémiques. A présent tous les écosystèmes (terrestres, lacustres, dulçaquicoles et marins) sont touches d'une manière ou d'une autre par le spectre de la dégradation.

    Très tôt, les autorités haïtiennes ont considéré la gestion des aires protégées comme étant la stratégie à adopter pour conserver la biodiversité. Le premier texte en ce gens date de 1926. La conservation des espèces végétales, animales et des écosystèmes est devenue au Sommet de la Terre en 1992 au Brésil, une préoccupation mondiale. Haïti a signé en juin de la même année, puis ratifié en août 1996 la Convention sur la Diversité Biologique (CDB). Cette loi-cadre impose aux pays membres, la mise en place d'une politique de conservation de la biodiversité. Une commission diversité biologique est formée et collabore avec les Ministères de l'Environnement (MDE), de l'Agriculture (MARNDR) et 1a commission des ressources phytogénétiques.
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