P-au-P, 19 sept. 2011 [AlterPresse] --- "L'effort visant à accroître les capacités scientifiques devrait s'intégrer à l'ensemble des mesures et actions de reconstruction de la nation haïtienne, entreprises au niveau local, régional et national". Tel est le souhait exprimé par un groupe de chercheurs haïtiens qui, de concert avec des collègues de la diaspora, des Caraïbes, des États-Unis d'Amérique et d'Afrique, proposent une ébauche de "feuille de route" sur le rôle fondamental à jouer par la science et l'enseignement scientifique dans une perspective de développement durable et d'amélioration des conditions de vie des Haïtiennes et Haïtiens, selon les informations obtenues par l'agence en ligne AlterPresse. C'est ce lundi 19 septembre 2011, à Port-au-Prince, que l'association américaine pour l'avancement de la science (Aaas), en partenariat avec l'association haïtienne pour l'avancement de la science et de la technologie (Ahast, en formation), a présenté à la communauté scientifique nationale un ensemble de recommandations pour promouvoir la gestion scientifique et le renouvellement des ressources en Haïti. Pour ces chercheurs, Haïti doit mettre en oeuvre des approches originales pour définir une politique nationale de la science et de la technologie, développer des processus de recherche scientifique au sein de sa société, conduire des études sur le capital humain y compris sur l'inventaire des ressources scientifiques existantes et/ou nécessaires. "Les efforts de reconstruction et de reprise des activités en cours actuellement en Haïti représentent une occasion inespérée pour faire avancer l'enseignement scientifique", considèrent les chercheurs haïtiens et étrangers. En ce sens, ils évoquent "l'importance de l'éducation formelle et informelle, essentielle à tous les niveaux de la société haïtienne", du cycle préscolaire, en passant par le fondamental, pour arriver à l'enseignement supérieur et à la formation pour les personnes majeures ainsi qu'à la formation continue. La communauté scientifique, le gouvernement, le secteur privé et les institutions d'enseignement et de recherche haïtiens doivent s'évertuer à renforcer les capacités dans la recherche scientifique en Haïti, tout en gérant de manière durable les ressources naturelles, par l'éducation des citoyennes et citoyens ainsi que la promotion des droits humains. De telles actions sont appelées à encourager l'innovation technologique, à permettre de saisir les opportunités, d'améliorer les services médicaux et les soins de santé, d'assurer l'accès à l'eau potable, d'accroître la gestion des risques et de réduire leur impact, de venir en appui au développement d'une agriculture durable et de la lutte contre la faim, indique le rapport des chercheurs. 'La recherche scientifique haïtienne doit tre haïtienne et doit être menée par les Haïtiens et se placer sous leur supervision", insistent les chercheurs, tout en reconnaissant la possibilité pour la communauté scientifique internationale d'apporter une assistance appréciable. Le gouvernement haïtien est également encouragé à soutenir la science et l'enseignement scientifique, par la mise en place d'institutions de "bonne gouvernance" pour la science. Intitulé "Science pour Haïti", le rapport rendu public le 19 septembre 2011 est le fruit de travaux conjoints de scientifiques haïtiens et étrangers, s'étant réunis après le tremblement de terre du 12 janvier 2010 et ayant organisé une série d'ateliers spécifiques sur la problématique de l'avancement de la science et des capacités scientifiques en Haïti. Plusieurs scientifiques et professeurs haïtiens, parmi lesquels le recteur Jean Vernet Henri de l'université d'État d'Haïti (Ueh) et le vice-recteur à la recherche Fritz Deshommes, ont assisté, ce 19 septembre, à la présentation du rapport sur le processus d'avancement de la science en Haïti et des capacités en matière d'éducation scientifique. [emb rc 19/09/2011 20:00]