D'importants changements ont été observés dans les " rara " (pratiques musicales liées à la semaine sainte) en Haiti, tant au niveau des instruments, des traditions, que de son organisation, depuis la fin des années 1950, relève l'agence en ligne AlterPresse.
La période de la liturgie catholique romaine, dénommée carême (du mercredi des cendres au dimanche de pâques), coïncide avec la période du rara en Haïti et succède à celle du carnaval.
Agressée par les cultes reformés ou dénaturée par les exigences du sponsorship des entreprises, cette pratique culturelle populaire subsiste encore et fait la joie des Haïtiens, en temps de carême, dans les villes comme dans les zones rurales, notamment dans les départements de l'Arrtibonite (Nord) et de l'Ouest (surtout Leogane), qualifiés de bastions de ce phénomène populaire, quoique les départements du Sud et de la Grande Anse (Sud-ouest) ne soient pas en reste.
Dans ces deux derniers départements, les habitants s'approprient le " rara " dans les actions d'entraide (konbit) dans les champs agricoles.
" L'absence de politiques culturelles dans ce pays favorise les protestants dans la stigmatisation et la tentative d'avilissement de cet élément du patrimoine culturel haïtien ", souligne l'anthropologue Jean-Yves Blot.
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