Situé dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, plus spécifiquement dans la Commune de Cité Soleil, le Village des Rapatriés Haïtiens a accueilli au cours de la période allant du 8 au 12 août 2016, une semaine de formation, à raison de trois (3) heures par jour, axée sur des connaissances et pratiques du Développement Durable (DD). Cette réalisation est le résultat d’une collaboration entre l’Action Collaborative Haïtienne pour le Développement (ACCOLHADE), une organisation de ce Village, et du Groupe d’Intervention pour le Développement Durable (GIDD), qui lui-même continue à œuvrer pour la vulgarisation et le partage des connaissances et pratiques du DD.
Attaché à sa devise, «Action pour la durabilité», depuis sa création en avril 2015, le GIDD bénéficie de l’engagement de ses acteurs responsables (étudiant-e-s, professionnel-le-s et d’autres citoyen-ne-s venant de plusieurs secteurs de la vie courante), qui sont quasitotalement formés en DD lors du premier MOOC de l’Université Laval, en 2015, sur le thème «développement durable: enjeux et trajectoires». Le fruit de réussite à ULaval, de ces engagés, poursuit son chemin pour le renforcement des organisations de la société civile.
En compagnie de l’ACCOLHADE, durant le déroulement de la formation, il était question pour le GIDD, d’encourager des pratiques quotidiennes favorisant, en même temps, la cohésion sociale, l’efficacité économique et la sauvegarde de l’environnement. À travers les différentes interventions des formateurs et participant-e-s, ainsi que des partages entre eux, beaucoup de choses ont été identifiées, tant qu’en terme de pratiques et de connaissances, capables de servir valablement aux objectifs du développement durable (ODD). C’est ainsi que les résultats attendus apparaissaient déjà, de véritables outils permettant à chaque participant et participante d’adopter et/ou de garder des comportements plus responsables face aux différentes actions quotidiennes les laissant à satisfaire leurs besoins pour ne pas entraver la possibilité pour la génération future à garantir les leurs.
Le discours et l’action de partage de connaissances et pratiques du DD, semble se multiplier. Les participant-e-s répondent à une attente importante du GIDD qui n’est autre que: «de partager avec d’autres personnes, groupes, … ses acquis sur des connaissances et pratiques du Développement Durable». Ils se veulent et se voient déjà parmi les acteurs du DD en Haïti. Ils pensent et croient que chaque action locale, depuis leur habitation a une signification considérable sur la planète. Et que le choix de nouveaux comportements conduit à un autre monde, pour la durabilité.
Individuellement, les bénéficiaires de cette formation, membres d’organisations de la société civile et jeunes citoyens, commencent à faire preuve de leur apprentissage. Ils montrent déjà leur capacité à identifier des limites de leurs savoirs et acquis sur la question du développement durable. Plus loin, leur évaluation pendant les heures de formation aboutissait à une suite incalculable de propositions et d’actions. Ces dernières sont capables de servir dans un processus visant une meilleure mise en œuvre des ODD. À titre d’exemple, la fameuse démonstration de Jonathan ne peut pas laisser sous silence. Pour répondre à un exercice qui sollicite le passage d’un produit utile, d’un côté et d’un autre côté fréquent et nuisible pour l’environnement haïtien, d’une pratique valorisant l’économie circulaire tout en dépréciant l’économie linéaire, ce participant produit un mastic dans un mélange hétérogène des déchets d’une assiette en foam et de la gazoline.
Aux yeux des observateurs de ladite démonstration (membres de l’ACCOLHADE, acteurs responsables du GIDD, autres participants), ce geste est d’une importance incalculable pour une forme très responsable de gestion de ce résidu solide qui nuit l’espace haïtien. Ils mentionnaient spécialement, la présence en grande partie de ces assiettes sur les trottoirs, dans les rues et les canaux de la zone métropolitaine de Port-au-Prince et des grandes villes du pays. Sans oublier d’autres endroits au se déroulent des festivals, particulièrement le littoral; qui reste l’une des principales attractions du tourisme local et international en Haïti. À noter que le développement durable veut que le tourisme se pratique exclusivement en milieu naturel et doive être une source financière viable pour les communautés d’accueil. D’où, une forme de tourisme durable.
Toujours à l’œuvre, cette fois-ci leur regard suscité sur le projet de développement durable en Haïti, fait croire que le pays n’est pas encore prêt pour embrasser véritablement les ODD, pour atteindre à l’horizon 2030. Sans pour autant, ils finissent par saluer, encourager, la formation reçue, dans la construction du chemin de DD en de leur pays; et fassent appel à une éducation continue et responsable axée sur les problèmes sociaux, économiques et environnementaux. En voilà et voici, l’éducation à l’environnement et au développement durable sollicitée au mur du GIDD!