mercredi 5 avril 2006



P-au-P, 5 avril 06 [AlterPresse] --- L’apport des femmes haïtiennes dans la lutte pour le changement social et l’éducation de la jeunesse dans le pays a été un point dominant des échanges tenus, le 4 avril 2006, par le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) avec plusieurs lycéennes de deux établissements scolaires publics de la capitale, a constaté l’agence en ligne AlterPresse.

En hommage au grand mouvement déclenché par les femmes sur le territoire national le 3 avril 1986, la ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, Adeline Magloire Chancy, convie les jeunes filles des lycées Marie Jeanne (une des figures féminines de proue dans la lutte pour l’indépendance d’Haïti) et Cent-Cinquantenaire (plus connu sous le nom de Lycée des Jeunes Filles) à cheminer dans le sillage de leurs devancières en vue de donner une nouvelle image à la république caraïbéenne.

« Dans le cadre de cette activité, [NDLR : déroulée sous le thème « Quelques figures emblématiques de femmes ayant marqué l’histoire haïtienne »], nous venons de visiter le Lycée Marie Jeanne, une de nos héroïnes de la guerre de l’indépendance. Nous voulons par là porter les jeunes à reconnaître la valeur de la contribution de femmes dans l’histoire d’Haïti et à suivre leurs traces », témoigne à AlterPresse Adeline Magloire Chancy.

Les écoles publiques mixtes sont aussi ciblées par cette initiative. Mais, en raison de la période d’examens trimestriels dans différents lycées, la ministre à la condition féminine s’est contentée de visiter seulement les écoles de jeunes filles, dans le cadre de la célébration, désormais, de la journée nationale du mouvement des femmes haïtiennes, le 3 avril de chaque année, un des résultats de la mobilisation des militantes des organisations de femmes depuis 20 ans.

« Nous avons choisi de visiter les jeunes écolières et écoliers, car nous pensons que la jeunesse a un rôle crucial à jouer dans la lutte pour un véritable changement dans le pays », indique Magloire Chancy.

En relation à ce respect aux femmes ayant marqué l’histoire d’Haïti, plusieurs rues du pays sont déjà rebaptisées avec les noms de femmes. La titulaire du MCFDF rappelle que cette initiative a déjà touché plusieurs régions du pays, dont Port-au-Prince et Petit-Goâve (Ouest), Jérémie (Sud-Ouest), Jacmel (Sud-Est) et Port-de-Paix (Nord-Ouest).

« Les femmes sont toujours impliquées dans toutes les luttes visant l’amélioration des conditions de vie de la population et la construction d’une société démocratique en Haïti », soutient la titulaire à la condition féminine.

Adeline Magloire Chancy se réjouit de ce que les femmes haïtiennes ont aujourd’hui le droit de participer aux activités politiques.

« Aujourd’hui, dans toutes les activités menées en Haïti, on peut trouver en même temps femmes et hommes », souligne la ministre, tout en prônant le principe d’égalité des sexes dans le pays.

Ronide Imbert, directrice du lycée du Cent Cinquantenaire, demande aux écolières de mettre à profit les conseils prodigués par la titulaire à la condition féminine.

« Vous êtes filles aujourd’hui et demain vous serez femmes, probablement vous aurez à prendre la relève », affirme Ronide Imbert, peu loquace.

Des brochures, dans lesquelles sont retracées les actions posées par plusieurs femmes haïtiennes, ont été distribuées aux élèves. La ministre Chancy indique que l’opération se poursuit dans les dix structures déconcentrées du MCFDF, établies un peu partout sur le territoire national.

Des informations, communiquées à l’agence en ligne AlterPresse par le bureau de communication du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, laissent croire que ces activités en mémoire des femmes s’étendront jusqu’à la fin du mois d’avril 2006. [do rc apr 5/04/2006 11:00]