Mediaterre
   

Séance inaugurale: Discours du Président Denis Sassou Nguesso



  • Le Président de la République du Congo, M. Denis Sassou Nguesso, également porte-parole de l'Afrique à Rio+20, s'est déclaré heureux de prendre part à ce forum dédié à la jeunesse, qu'il considère comme le flambeau de la justice et du partage.

    Il rappelle qu'en 1992, on réfléchissait pour la première fois aux conséquences de nos comportements. L'adoption de l'Agenda 21 fut une promesse d'espoir, d'un nouveau monde pour éradiquer la pauvreté, renforcer le rôle de l'agriculture, transférer les techniques économiques et écologiques rationnelles, créer des capacités nouvelles...

    Selon lui, le développement durable appelle un changement de comportement de chacun face aux inégalités sociales, au changement climatique, à la perte de la biodiversité, et à toutes les autres menaces pesant sur la planète.

    Il déplore que peu de promesses aient été tenues, mais salue la prise de conscience que la planète est en danger.

    Il appelle à favoriser un nouvel humanisme, qui permette à tous les habitants de la terre de se nourrir, de se vêtir, d'être en bonne santé. Tout cela est lié au respect de l'autre, lié à une culture des hommes qui respectent la nature au lieu de vouloir la soumettre. Une culture des hommes qui mettent leur énergie au service du bien-être de tous.

    Il faut connaître la terre et lui être reconnaissance, c'est elle qui nous offre notre nourriture. Les enfants et les adolescents doivent le comprendre dès leur jeune âge. Mais nous sommes encore englués dans nos paradoxes, pourtant nous savons tous qu'ils faut coupler économie et environnement, sinon toute trace de civilisation disparaîtra. Le progrès a réussi à améliorer le bien-être, mais le frein a été oublié.

    La voix de la sagesse est étouffée, et le Président appelle à se ressaisir, à diminuer la vitesse pour négocier ensemble un avenir de l'humanité. 

    Il souligne que la bonne nouvelle nous vient d'Afrique, car le continent marche en première ligne vers des chemins nouveaux. Les pays africains accomplissent des progrès étonnants. Le bassin du Congo par exemple, poumon de l'humanité, a accueilli le premier sommet des trois plus grands bassins du monde en juin 2011, à Brazzaville.

    Le Président a également évoqué le programme national de reboisement et de reforestation, qui prévoit en 10 ans environ un million d'hectares de plantation forestière au Congo.

    Mais il continue en rappelant que l'avancée de l'Afrique sur la voie du développement durable est exposée à des menaces pouvant ruiner les efforts: la rareté de l'eau, l’épuisement de la biodiversité et de l'écosystème, la désertification, la faible résistance aux catastrophes naturelles, la pauvreté...

    L’Afrique veut préserver la dynamique dans laquelle elle s'est engagée, et pour l'Union africaine (UA), Rio sera l'occasion supplémentaire de permettre à l'humanité de placer le développement durable au coeur de ses priorités. Elle y va avec conviction et espoir, unie, parlant d'une seule voix.

    Mais dans sa déclaration commune, l'UA souligne les défaillances de la communauté internationale envers ses engagements. Notamment, l'engagement des pays développés d'allouer 0,7% de leur PIB à l'aide publique au développement, l'adoption d'une solution équitable et durable sur la dette des pays en développement. Il est urgent que la voix de l'Afrique soit prise en compte dans la gouvernance internationale. Bien sûr, continue-t-il, cela n'exonère pas les États africains de leur responsabilité de recherche les moyens de leur développement.

    La position africaine concernant la gouvernance est en faveur d'une organisation spécialisée, avec un mandat opérationnel clair. Les Etats africains souhaitent que le PNUE devienne une agence spécialisée de l'ONU basée à Nairobi.

    Ils comptent sur la francophonie, pour qu'elle soit un forum de promotion du développement durable.

    Enfin, le Président conclut par un appel aux jeunes, à leur vigilance et à leur lucidité, à leur courage, à leurs nouveaux comportements, et à leur nouvelle culture.

    Il faut que les jeunes gens aient le courage d'aller à l'idéal et de comprendre le réel.

    Citant Jean Jaurès, le Président nous rappelle le principe de base de l'humanisme: " Le courage, c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense".

    "Vive la francophonie, vive la jeunesse", a conclu le Président de la République du Congo.

     

    [FFPR2012]

    Partagez
    Donnez votre avis

    Conception & Réalisation : CIRIDD - © 2002-2024 Médiaterre V4.0