À l’occasion du panel « un "jeune Commonwealth" : explorer des solutions durables pour la COP21 », trois jeunes femmes et leaders ont pris la parole pour exprimer leurs préoccupations et leurs actions pour lutter contre les changements climatiques. Si chacune des panélistes avait une expérience propre, toutes sont de jeunes ambassadrices des États insulaires inspirantes.
D’entrée de jeu, Ayesha Constable, déléguée de la Jamaïque, considère qu’il est très important d’amener les jeunes affectés par les conséquences des changements climatiques à parler de leurs expériences. Trop souvent, la voix des plus vulnérables s’exprime à travers celle des plus privilégiés.
Karuna Rana, de l’Île Maurice, partage également l’avis d’Ayesha : les populations des États insulaires sont sous-représentés aux négociations climatiques. En vue de la conférence de Paris qui se déroulent présentement, elle a mené une initiative pour former 200 jeunes aux enjeux de négociation : adaptation, atténuation, pertes et dommages, etc. Ainsi outillés, les jeunes sont davantage en mesure d’influencer leur gouvernement.
En outre, Karuna a parlé de l’importance de mettre les jeunes en contact les uns avec les autres pour coopérer. La coopération entre plusieurs réseaux de jeunes environnementalistes dans l’océan Indien a permis une action concertée et l’interdiction des sacs de plastique dans son pays. Les Seychelles et Samoa, des États situés dans l’océan Indien, auraient également adopté des mesures pour interdire les sacs de plastique.
Enfin, Brianna Fruean de Samoa a livré un témoignage touchant. À 17 ans, elle est étudiante à l’école secondaire et se décrit comme une « Pacific Warrior », une guerrière du Pacifique. En suivant les négociations, elle croyait que la communauté internationale parviendrait à résoudre la crise climatique. Mais aujourd'hui, elle dit ne pas avoir le temps d’attendre après un accord international.
Déjà, les événements météorologiques extrêmes menacent la survie de sa communauté. Si on parle beaucoup de la hausse du niveau des océans, Brianna se dit davantage préoccupée par ces événements qu’on a du mal à prédire et à comprendre. Elle s’inquiète particulièrement pour les personnes avec un handicap ou les jeunes enfants.
« En cas de catastrophe, comment peuvent-ils comprendre les niveaux d’urgence et savoir comment réagir à temps ? »
Sans attendre, Brianna a contribué à une initiative concrète d’adaptation aux changements climatiques : reconstituer son village dans une carte en trois dimensions pour y identifier les lieux sécuritaires en cas d’inondation, d’ouragan, etc. Avec cette application sous la main, elle espère ainsi donner à sa communauté un outil pour survivre aux catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes et dévastatrices.
En guise de clôture, elle déclare « 1,5°C pour survivre », le cri du cœur des pays les plus vulnérables aux changements climatiques, en référence à la limite de réchauffement de la planète.
Photo de Brianna Fruean tirée de Fa’aolaola Aussie News PTY Ltd.
[CdP21-climat]
11/12/24 à 13h46 GMT