Extrait du "mot des Directeurs"
Chers lecteurs et lectrices, comme vous le savez, la communauté internationale a adopté à New York, en septembre 2015, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 (PDD-H2030) ou Agenda 2030.
À l’origine, l’ambition était de donner une suite aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), adoptés en 2000 pour une période de 15 ans, qui visaient à réduire les inégalités dans le monde et à faire face aux urgences humanitaires comme le VIH-sida ou encore la mortalité maternelle et infantile. Toutefois, les porteurs institutionnels de ce noble projet, comme les Nations Unies ou la Banque mondiale, se sont aperçus en cours de route que certaines préoccupations, comme les changements climatiques, restaient orphelines et que c’étaient les pays les moins développés qui restaient les plus vulnérables face à ces problématiques.
Les Objectifs de développement durable (ODD) sont alors devenus une alternative consensuelle. Le consensus pour la conception et l’adoption des ODD fut tel qu’aucun autre accord international n’a été aussi inclusif et participatif dans son élaboration. Aucun autre accord international n’a autant voulu écouter les plus démunis, les moins présents sur le marché de la communication, à tel point que, par l’entremise du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Secrétaire général des Nations Unies a produit le rapport My World1, résumé de la consultation de plus de 7 millions de citoyens du monde provenant en majorité des pays en développement. Ont donc été adoptés à New York en septembre dernier 17 ODD (contre 8 OMD) assortis de 169 cibles (contre 21 cibles pour les OMD) et quelques 300 indicateurs (contre une centaine pour les OMD). Les critiques ont dès lors fusé sur le nombre élevé d’indicateurs et de cibles, ainsi que sur leur caractère trop ambitieux.
Malgré cette agitation, somme toute normale, les plus grandes institutions financières au monde, incluant des banques multilatérales de développement comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, la Banque inter-caribéenne de développement et la Banque asiatique de développement, se sont réunies à Washington le 18 avril 20152 dans le but de créer un cadre de concertation devant mener à un réel engagement pour l’atteinte des ODD.
La principale conclusion de cette rencontre est que les ODD étaient certes ambitieux, mais réalisables, et que leur atteinte nécessitera un « changement d’échelle». Se pose alors l’épineuse question de la démarche à suivre pour y arriver. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui accompagne ses pays membres dans cette nouvelle dynamique, propose l’analyse systémique de la durabilité, objet de ce numéro de la revue LEF, comme une des réponses...
Jean-Pierre Ndoutoum Directeur de l'Institut de la Francophonie pour le développement durable
La revue Liaison Énergie-Francophonie est publiée par l'Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD). L'IFDD est un organe subsidiaire de l'Organisation internationale de la Francophonie.
Au Sommaire
Éditorial
Claude Villeneuve et Georges Lanmafankpotin
Opérationnaliser le développement durable: l’enjeu de la complexité
Les objectifs de développement durable (ODD), un système pour piloter la complexité dans un monde incertain: vision de la Francophonie
Tounao Kiri
Évaluer la mise en œuvre des politiques et programmes de développement durable : où en sommes-nous?
Nicolas Tremblay
Une plateforme de transformation pour le développement durable
François Fortier
Climat et développement durable : la grande synergie
Claude Villeneuve
L’analyse systémique de durabilité (ASD)
Qu’est-ce que l’analyse systémique de la durabilité ? Une contribution à l’opérationnalisation du PDD-H2030
David Tremblay, Georges Lanmafankpotin et Claude Villeneuve
Limites et contingences de l’analyse systémique de la durabilité : l’exemple des espaces urbains et des villes
Sharam Alijani et François Mancebo
L’intégration du concept d’interface humanité/espaces terrestres dans l’évolution de l’ASD: plaidoyer pour la prise en compte de l’épiderme terrestre dans les
projets de développement durable
Yannick Brun-Picard
Analyse systémique de durabilité et autres outils d’aide à la décision: un essai de positionnement
Georges Lanmafankpotin
[ODD2030]
09/08/24 à 08h48 GMT