Par: Agnès Béatrice BIKOKO et Paul OMBIONO
Par décret n°2001/041 du 19 février 2001, le Président de la République, Chef de l’Etat a institué dans les établissements scolaires publics, les conseils d’écoles et d’établissements scolaires. Le souci qui animait le Président était la mise en route, au niveau de ces structures étatiques, de l’une des priorités du secteur de l’Education retenue dans le document de stratégie élaboré en janvier 2001 : la gestion rationnelle et transparente des ressources humaines et matérielles, dans le cadre général de la bonne gouvernance. L’analyse froide et profonde de la situation du système éducatif camerounais à ce moment imposait, en effet, qu’on repense ses méthodes de gestion, pour le redynamiser et le rendre performant.
L’atteinte de ces objectifs passait par un certain nombre de principes politiques au rang desquels le développement d’un partenariat multiforme et efficace qui implique une gestion communautaire et participative des établissements scolaires.
C’est pourquoi, à l’origine on avait très opportunément retenu dans la liste des membres de la communauté éducative les syndicats de l’éducation, partenaires efficaces du MINESEC depuis plus de vingt ans. Leur absence parmi les membres de droit des conseils d’établissement trahit une certaine volonté des décideurs de ne pas rendre ces structures véritablement efficaces et opérationnelles. A moins que l’expression « association des enseignants la plus représentative dans l’établissement » introduite insidieusement dans le décret sus cité en lieu et place du terme syndicat contenu dans la stratégie sectorielle n’ait un caractère englobant. En tout cas, ce flou artistique arrange bien les affaires des chefs d’établissements à l’esprit retors.
Ici en fait commence les dysfonctionnements des conseils d’établissements, les syndicalistes qui malgré tout y entrent doivent s’attendre à subir des traitements humiliants. Au deuxième niveau, on peut relever le refus d’accepter et d’intégrer le principe même de l’existence de ces structures par une certaine catégorie de responsables d’établissements scolaires, habitués comme ils l’ont été, à gérer sans partage cette chose publique qu’est l’école. On pourrait citer d’autres dysfonctionnements liés au caractère ambivalent et donc énigmatique de certains textes d’application du décret présidentiel, au manque de confort culturel et intellectuel de certains membres des conseils appelés à siéger dans les réunions, au manque de carrure et de charisme de certains présidents de conseils d’écoles et d’établissements.
Il est important de relever que tout le tableau n’est pas noir. Ici et là, on rencontre des responsables d’établissements qui s’adaptent, à leur rythme certes, mais tout de même à cette donne. Vivement que tous les autres qui sont à la traîne, s’arriment au train de la bonne gouvernance, pour ne pas risquer de se fracasser le visage.
Et pourtant, en réalité, le conseil d’école ou d’établissement en soi, n’est pas une mauvaise chose.
11/12/24 à 13h46 GMT