Par Jeannine ILBOUDO, membre de JFDD , dans le cadre de l'Initiative Jeunesse de lutte contre les changements climatiques.
Hassan AMOUZAY (photo ci dessous) est Doctorant au laboratoire d’analyse économique et de modélisation à l’Université Mohammed V de Rabat et l’heureux deuxième lauréat de l’appel à rédaction d'articles lancé par la Jeunesse Francophone pour le Développement Durable le 06 novembre passé dans le cadre de la première conférence des jeunes sur le climat en Côte d'Ivoire. Son article (version réduite) aborde l’impact des changements climatiques sur l’agriculture marocaine.
L’impact des changementsclimatiques sur l’agriculture marocaine : Étude Économétrique
Comprendre l’impact du changement climatique sur l’agriculture est absolument indispensable dans le monde d’aujourd’hui où on cherche constamment une meilleure utilisation du milieu naturel et une adaptation sans cesse plus poussée de l’homme à son environnement. Le Maroc est identifié comme l’un des pays chauds à venir dans le continent africain suite aux changements climatiques. En effet, les résultats de projections du cinquième rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) (IPCC , 2007), prévoient une tendance haussière de la température qui varie entre 0.5 et 1°C pour atteindre 1.5°C à la fin du siècle, et une tendance baissière des cumuls annuels des précipitations qui fluctue entre 10%, 20% pour atteindre 30% à l’horizon de 2020. Le secteur agricole marocain a un rôle primordial sur le plan économique et social du pays, est conçu comme le secteur le plus vulnérable à ces évolutions du climat à cause de son aspect traditionnel et une faible productivité. En effet, ce secteur est, dans une grande proportion, basé sur la céréaliculture et dépend des précipitations. D’où l’intérêt pour le Maroc de connaitre l’impact des éventuels changements climatiques sur l’agriculture marocaine.
Les résultats de régressions du modèle VAR sont utilisés afin de projeter l’impact du changement climatique sur l’agriculture marocaine. Pour simuler l’impact, les projections climatiques qui ont été portées sur les précipitations et la température pour deux scénarios du GIEC, RCP 2.6 (scénario optimiste) et RCP 8.5 (scénario pessimiste) et pour les échéances fixées par le GIEC dans son 5ème rapport ont été utilisées.
Table 1 – Description des scénarios des changements climatiques à l’horizon 2020 (disponible sur "IPCC Fifth Assessment Report 5")
Scénario optimiste (S1)
Scénario pessimiste (S2)
Température
Hausse de 0.5 à 0.8°C
Hausse 0.5 à 1.0°C
Précipitation
Baisse de 10 %
Baisse de 30%
En utilisant les résultats des régressions, l’impact attendu du changement climatique sur la valeur ajoutée s’exprime comme suit :
%u2206V A = V As − V Ap (1)
où VAs est une estimation de la valeur ajoutée sous le nouveau scénario climatique à partir des résultats de régression de notre modèle VAR ; VAp est la valeur estimée de la valeur ajoutée à partir de notre modèle.
Ainsi, en ajoutant les changements climatiques prévus à la température de référence et en multipliant la base des précipitations par les pourcentages de diminutions prévues, cela donne un nouveau climat pour le pays. La valeur ajoutée du climat actuel (correspondant à l’année 2012 ; dernière année disponible dans la base de données) et de chaque nouveau climat est calculée en soustrayant la valeur ajoutée estimée de la valeur ajoutée actuelle nous pouvons obtenir la modification de la valeur ajoutée. Les résultats de simulation sont affichés à la figure en annexe.
L’étude de la variation de la valeur ajoutée relativement aux projections de deux scénarios modérés à l’horizon 2020, montrent que celle-ci subit une augmentation dans le cas du scénario optimiste et une baisse dans le cas du scénario pessimiste. Les résultats du scénario optimiste peuvent être expliqués par l’introduction implicite des techniques d’adaptations des agriculteurs et d’autres facteurs socioéconomiques, à travers la considération de l’effet temporelle dans l’analyse, qui joue un rôle important dans l’agriculture et mute l’impact du climat sur l’agriculture. Par contre les résultats du scénario pessimiste confirment l’effet nul de ces techniques d’adaptations contre les changements climatiques. La réalisation de ce scénario pessimiste implique qu’il est nécessaire de consolider les efforts en matière du développement technique d’adaptation du secteur agricole au Maroc. En effet, l’adaptation peut être abordée de diverses manières, à titre d’exemple, l’irrigation s’est révélée être une mesure d’adaptation efficace pour limiter les effets néfastes du changement climatique.
L'intégralité de l'article est disponible sur /www.mediaterre.org/users/JFDD/docs/amouzay-1.pdf
À propos de l'initiative jeunesse
L'initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques a pour objectif de sensibiliser les jeunes francophones aux changements climatiques. Elle permet également de faire connaître les actions et l’engagement de la jeunesse francophone pour lutter contre les changements climatiques sous la forme d’une série d’articles.
[IJLCC]
Pour plus d’informations, consultez le dossier Médiaterre de l'Initiative Jeunesse de lutte contre les changements climatiques [IJLCC]
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09/08/24 à 08h48 GMT