Sur une affiche à l’entrée d’un établissement catholique on peut lire à distance : « aucun complément d’effectif dans les classes intermédiaires ». Cette phrase averbale tend à devenir le slogan de l’ensemble des établissements scolaires catholiques membres de l’Union Nationale des Etablissements scolaires catholiques (UNESC). L’accès à ces établissements en effet relève d’un privilège que nous avons cherché à comprendre en nous approchant d’un parent d’élève qui faisait le rang ce 16 août 2016, afin de déposer les dossiers de candidature de ses enfants aux tests d’entrée à classe de sixième et de seconde dans un établissement catholique de la place.
Aux dire de celle-ci, son enfant de douze ans est à sa deuxième participation au test. La première n’ayant pas été fructueuse l’année passée, l’enfant a préféré reprendre la classe du cours moyen deuxième année afin de postuler encore cette année. « C’est vrai que les frais de scolarité sont élevés par rapport à la moyenne nationale, mais avec le travail et les résultats de ces établissements, je crois qu’il de quoi faire en sorte que mes enfants réussissent à leurs tests », nous confiera-t-elle.
Quant aux élèves, les avis sont partagés. Si pour certains, l’accès à l’établissement leur permettra d’avoir un bel encadrement qui leur ouvrira les portes de la réussite, pour d’autres, les raisons sont toutes autres : « Ici, les élèves sont toujours dans de belles tenues scolaires et à midi, on leur donne à manger » nous dit un d’eux.
L’éducation de qualité, un droit qui s’acquiert ?
Que pensez-vous du droit à l’éducation pour tous lors l’on voit que l’accès à votre établissement n’est pas ouvert à qui veut y venir ?
La réponse de notre responsable dont nous taisons le nom, se veut formelle :
« L’éducation est un droit pour tous les enfants. Autant elle est un droit pour tous les enfants, autant, assurer une bonne éducation à ses enfants, est un devoir pour les parents. Nos établissements se font le devoir d’assurance avec les parents une bonne éducation, celle qui forme pour la vie. Nous ne sommes pas d’avis avec ceux qui pensent que la bonne formation est celle qui se fait par la vie, c’est-à-dire en exposant l’enfant à tous les dangers de la société, car elle est difficilement contrôlable.
C’est ce qui justifie le fait que chez nous, nous apprenons à l’enfant, au jeune qui nous est confié, à développer et valoriser son potentiel latent que nous encadrons, dressons, et guidons.
L’éducation est un droit pour tous oui, et nous, nous jouons notre partition, mais en faisant de l’assurance pour une bonne éducation, un devoir. Sans vouloir me verser dans la critique, aujourd’hui, notre société souffre non pas du manque d’éducation, mais plutôt de la mauvaise éducation qu’elle donne aux jeunes. La demande est forte et pour une question d’équité, nous ne pouvons pas nous contenter de prendre juste les premiers qui se présentent à nous, mais nous sommes obligés de passer par ce test pour ne retenir que les plus méritants ».
Il se pose alors une problématique : le moins intelligent n’a-t-il pas les mêmes droits à l’éducation ? Ne serait-il pas là une injustice faites à des milliers d’enfants qui se voient déjà défavorisés par la nature ?
De notre avis, l’Etat Burkina ne devrait disponiliser les infrastructures, les compétences et les activités éducatives complémentaires pour assurer à tous les enfants scolaires une bonne éducation ? En attendant nous restons convaincus que le droit à l’éducation est pour tous les enfants et le droit à la bonne éducation l’est encore plus.
17/10/24 à 09h35 GMT