M. FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, Président de la République centrafricaine, a appelé la communauté internationale à « mutualiser » ses forces afin de venir à bout du fléau des groupes terroristes, tels que l’État islamique, Al-Qaida, Boko Haram et l’Armée de résistance du Seigneur, qui continuent d’infliger des souffrances aux populations du Sahel et du bassin du lac Tchad, ainsi qu’ailleurs en Afrique et au Moyen-Orient.
Le Président a outre déploré les bouleversements causés par les migrations, l’aggravation de la situation des réfugiés et les effets des changements climatiques. Il a appelé à cet effet les signataires de l’Accord de Paris sur les changements climatiques à tenir leurs engagements afin de « préserver notre environnement commun ». Il s’est par ailleurs prononcé en faveur d’un élargissement du Conseil de sécurité, pour faire une plus grande place au continent africain.
Le thème du débat général, « priorité à l’être humain », traduit la « place de l’Homme » dans les objectifs de développement durable, a estimé le Président, ajoutant que le Programme de relèvement et de consolidation de la paix en Centrafrique (RCPCA) place également au cœur de ses priorités le bien-être des citoyens. Il s’est dit déterminé à mettre en œuvre ce programme, avec l’appui de ses partenaires internationaux, afin de permettre à ses compatriotes de « jouir pleinement des dividendes du retour à la légitimité et à l’égalité constitutionnelle ».
Le Président a poursuivi en indiquant que le Gouvernement de son pays avait obtenu la participation au Comité consultatif de suivi de 14 groupes armés engagés dans le Programme de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement, qui a tenu sa septième session en août de cette année. Il a cependant dénoncé les violations du cessez-le-feu par certains de ces groupes. Ces « violences insensées » n’ont toutefois pas empêché la tenue, à Bangui, de l’Initiative africaine, de même que l’adoption de la Feuille de route pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine, avec le soutien de l’Union africaine (UA) et des pays voisins.
Concernant la reconstruction de l’armée nationale, qui doit être « représentative et professionnelle », le Président Touadera a indiqué que deux bataillons avaient été formés et étaient prêts à être déployés, remerciant au passage les « pays amis » pour leur aide dans la formation des troupes, comme le prévoient les dispositions du Conseil de sécurité. De plus, 500 policiers ont été recrutés, avec le concours la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).
Par ailleurs, a continué le Président, la « sortie de crise » suppose que son pays prenne un « engagement clair » en faveur de la réforme du secteur de la justice et des droits de l’homme. À cette fin, il a réaffirmé la détermination du Gouvernement à mettre sur pied la Cour pénale spéciale, afin de lutter contre l’impunité, d’assurer la réconciliation nationale et la protection à long terme de son peuple, « longtemps malmené et traumatisé par les violences récurrentes ». En outre, il a annoncé son intention de créer une Commission vérité, justice, réparation et réconciliation.
En ce qui concerne la réforme de la gouvernance et de l’économie, le Président a établi, avec l’appui des Nations Unies, les priorités suivantes : le redéploiement inclusif et représentatif de l’administration nationale dans les toutes les préfectures du pays, et la réhabilitation des infrastructures. En outre, en collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI), la gestion et la transparence des finances publiques ont été renforcées.
Le Président a, par ailleurs, souligné la nécessité d’une relance économique vigoureuse, avec l’apport du secteur privé, afin de combattre la paupérisation causée par des années de conflits, ajoutant que des investissements dans l’agriculture, l’élevage et l’exploitation des ressources naturelles seront nécessaires.
Tout cela ne saurait faire oublier la situation toujours précaire de la République centrafricaine, a-t-il poursuivi, précisant qu’à l’heure actuelle, 2,4 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence et 600 000 personnes sont déplacées, ce qui a pour effet d’aggraver les problèmes politiques et économiques. Pour remédier à cette situation, il a appelé le Conseil de sécurité à apporter un soutien matériel aux forces de sécurité nationales et à revoir à la hausse les effectifs de la MINUSCA, afin qu’elle soit en mesure de protéger les populations civiles.
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Source : ONU
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17/10/24 à 09h35 GMT