D’après la Loi n° 96/12 du 5 août 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de l’environnement de la République du Cameroun, l’environnement constitue l’ensemble des éléments naturels ou artificiels et des équilibres biogéochimiques auxquels ils participent, ainsi que des facteurs économiques, sociaux et culturels qui favorisent l’existence, la transformation et le développement du milieu, des organismes vivants et des activités humaines. Autrement dit, c’est un ensemble formé d’éléments à la fois physique, chimique, voire biologique, constituant notre cadre de vie. La préservation de ce cadre de vie quipeut être la maison, le bureau, la salle de classe… passe par la sensibilisation car, pour pouvoir agir activement, la jeunesse doit être informée sur l’état de son environnement d’où, l’entrée en scène des parents au niveau de la maison et des enseignants au niveau de l’école.Comment devront-ils procéder pour une meilleure sensibilisation environnementale des jeunes ?
Pour Claire Grolleau Escriva[1], cela n’a pas de sens de parler dedéveloppement durable à des enfants âgés de deux ou trois ans, car ce sont des notions qu’ils ne peuvent pas encore assimiler. Or ces derniers peuvent être sensibilisés au respect de l’environnement grâce à l’écosystème qui les entoure. Bien plus, il n’est pas obligé à cet âge de leur demander par exemple d’éteindre la lumière en sortant ou même de fermer le robinet. Leur curiosité étant élevée, il faut leur laisser en toute liberté découvrir la nature autour d’eux telle la terre, les feuilles, l’herbe, les flaques d’eau, les cailloux… Et s’ils se salissent ce n’est pas grave avec notre terre de Yaoundé qui est bien rouge.Pour grandir et s’épanouir librement, la nature est pour l’enfant une source de plaisir, d’émerveillement et de création dont il a besoin. Il deviendra certainement un écocitoyen responsable au contact de son environnement. Mais un problème demeure aujourd’hui : les citadins sont souvent de plus en plus éloignés de la nature, les maisons étant collées les unes des autres dans de nombreux quartiers de Yaoundé. Ce qui favorise l’absence d’espaces verts empêchant les tout-petits de se familiariser avec la nature. Très souvent déconnectés de l’environnement, les plus grands comme les plus jeunes ont souvent besoin d’être en contact avec la nature afin de mieux appréhender les enjeux écologiques. Il est plus aisé d’aborder les questions environnementales avec les enfants de 6 ans et plus à travers les sujets liés à l’eau, aux déchets, aux animaux....Pour ce faire, au niveau familial, c’est sur des ouvrages, de l’imagier au roman sur la nature que devront s’appuyer les parents voire même, organiser ou assister à des ateliers créatifs.
Le Parc Zoologique et botanique est l’un des lieux les plus indiqués pour une meilleure sensibilisation à l’environnement. L’exemple que nous allons présenter vient des travaux de David Di Paolo[2] parus dans la revue de primatologie, relatif à la sensibilisation à l’environnement d’un collège alsacien et d’une école malgache. Grâce à une « malle », le Parc zoologique et botanique de Mulhouse développe ses projets pédagogiques autour de la faune malgache. Grâce à cette « malle », les enseignants de l’école retenue entreprennent des correspondances entre leur classe et la classe malgache également retenue. Parallèlement, ces derniers mènent un travail de sensibilisation à la protection de la biodiversité tout au long de l’année. C’est ainsi que chaque année, le Parc zoologique et botanique de Mulhouse mène son projet pédagogiquese déroulant à la fois en cours de sciences de la vie, de géographie, d’arts plastiques et au Parc même. C’est doncavec un collège mulhousien dont le travail de sensibilisation est très approfondi que le Parc organise trois visites annuelles en son sein pourpermettre : primo une meilleure connaissance de la faune et de la flore malgache, approfondie par les recherches documentaires des élèves ; secundo l’établissement d’une classification phénotypique simplifiée des Primates, dont les lémuriens et l’homme, grâce à un tableau simple de critères de détermination ; tertio une réflexion autour des problématiques environnementales concrètes et d’actualité dans les deux pays correspondants, telles que la déforestation à Madagascar où l’introduction d’espèces invasives, à l’issue de laquelle les élèves proposent des solutions qui sont également discutées ; quarto l’observation des différences comportementales interspécifiques et de la hiérarchie sexuelle des lémuriens, grâce à des observations éthologiques simples et guidées sur différents groupes de lémuriens du Parc.
Au quotidien, nous utilisons des produits stockés dans des briques de lait, des bouteilles plastiques, des boîtes d’œufs… Une fois utilisées, que faisons-nous de ce matériel de récupération ? C’est à ce niveau que les parents interviennent pour transmettent aux enfants l’idée selon laquelle une seconde vie peut être redonnée à ce matériel et cette notion les marquera pour toujours. Ainsi, sachant que le bricolage amène généralement les enfants à extérioriser leur ingéniosité, ces derniers vont fabriquer de petits objets avec ce matériel telsles objets de décoration avec les boîtes d’œufs, les pots de fleurs avec les bouteilles plastiques... Les parents pourront par la suite compléter ce genre d’activités ludiques en leur parlant du bien-fondé du recyclagedes déchets sur l’environnement.Aussi, en ce qui concerne l’eau et l’électricité, les parents pourront tout simplement leur faire comprendre qu’en tant que ressources précieuses, ils ne doivent pas être gaspillés car, dès le plus jeune âge, les enfants sont sensibles à la notion de gaspillage. Cela leur permet aussi de réduire leur empreinte écologique qui est tout simplement l’impact environnemental de chaque individu ou collectivité humaine.
Cela constitue un des moyens pour une meilleure sensibilisation environnementale des jeunes. Il suffit d’un peu d’imagination de la part des parents au niveau de la maison et des enseignants au niveau de l’école pour innover dans ce sens et contribuer ainsi à la protection de notrebiodiversité à tous car, la préservation de l’environnement est un enjeu vital pour notre génération actuelleet celles futures.
Bibliographie
[1]PAULA PINTO GOMES, « Comment sensibiliser les plus jeunes à l’écologie ? », LA CROIX [En ligne], 2017, entretien avec CLAIRE GROLLEAU ESCRIVA, fondatrice et présidente de l’association Ecolo crèche, lauréate 2015 de « La France s’engage », à l’occasion de la fête de la nature, du 17 au 21 mai, document mis en ligne le 09/05/2017 à 13h55 et mis à jour le 09/05/2017 à 17h25, consulté le 15 mars 2018. URL: https://www.la-croix.com/Famille/Enfants/Comment-sensibiliser-plus-jeunes-ecologie-2015-11-03-1200732585
[2] DAVID DI PAOLO, « Sensibilisation à l’environnement d’un collège alsacien et d’une école malgache », Revue de primatologie [En ligne], 6 | 2015, document 51, mis en ligne le 20 décembre 2015, consulté le 16 mars 2018. URL : http://journals.openedition.org/primatologie/2298 ; DOI : 10.4000/primatologie.2298
Article sélectionné par le Idéalisoa Andriniela dans le cadre de la veille initiée sur Médiaterre par l'l’Initiative Jeunesse de lutte contre les changements climatiques
L'initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques a pour objectif de sensibiliser les jeunes francophones aux changements climatiques. Elle permet également de faire connaître les actions et l’engagement de la jeunesse francophone pour lutter contre les changements climatiques sous la forme d’une série d’articles.
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17/10/24 à 09h35 GMT