La Société pour la nature et les parcs (SNAP) accueille avec enthousiasme l’annonce de la création prochaine de l’aire marine protégée (AMP) du Banc-des-Américains, un geste qui vient récompenser plusieurs années de travail de l’organisation et qui démontre la détermination des gouvernements du Québec et du Canada à protéger nos espèces marines et atteindre la cible internationale de 10 % d’aires marines protégées d’ici 2020.
Protection des espèces en péril et pêches durables
Située au large de la péninsule gaspésienne et vaste de 1000 km2, l’aire marine protégée du Banc-des-Américains viendra protéger un milieu unique abritant de nombreuses espèces de mammifères marins et d’oiseaux aquatiques, dont plusieurs sont en péril. La zone est notamment fréquentée par la baleine noire de l’Atlantique, le rorqual bleu, la tortue luth et le loup atlantique. Le Banc-des-Américains offre également un important potentiel comme refuge pour plusieurs populations de poissons, incluant le stock de morues du sud du golfe.
« Dans le contexte où l’on observe de plus en plus de baleines noires de l’Atlantique au large de la Gaspésie, l’aire marine protégée du Banc-des-Américains vient offrir un encadrement des activités qui va favoriser la survie de cette espèce en péril, mais aussi la durabilité des pêches et les retombées positives pour les communautés côtières », commente Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la SNAP Québec. « Les preuves scientifiques ont démontré que les aires marines protégées demeurent encore le meilleur outil pour assurer la protection des espèces et de leurs habitats. »
La collaboration : clé du succès pour la conservation marine
Mobilisée depuis 2010 pour la protection de ce territoire marin, la SNAP célèbre aujourd’hui l’aboutissement de plusieurs années de travail en collaboration avec les communautés côtières, les associations de pêcheurs, les croisiéristes et de précieux partenaires comme le Réseau d’observation des mammifères marins.
« Après un colloque sur les aires marines protégées à Rimouski en 2010, une tournée de causeries à Gaspé et Percé en 2012, une mobilisation inédite contre l’appel d’offre sur les hydrocarbures en 2013, des interventions en lien avec la Stratégie maritime, des démarches continues pour la protection de nos baleines en péril et de notre précieux Saint-Laurent, nous sommes très heureux de voir tout ce travail pour la protection du Banc-des-Américains aller de l’avant aujourd’hui », déclare Sylvain Archambault, biologiste à la SNAP Québec.
La SNAP se réjouit de voir que l’entente-cadre sur les aires marines protégées signée par les deux paliers de gouvernements plus tôt ce printemps porte déjà ses fruits et tient à féliciter les gouvernements du Québec et du Canada pour leur collaboration dans ce dossier, une condition essentielle à l’atteinte des cibles de conservation marine.
En route vers 10 % d’aires marines protégées efficaces d’ici 2020
Avec cette nouvelle AMP, le Québec passe de 1,3 à 1,9 % de son territoire marin protégé.
Les gouvernements ont par ailleurs annoncé leur intention de rapidement convertir en aires marines protégées des zones d’intérêts situés dans le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent. Bien qu’il reste encore beaucoup de travail à accomplir en vue d’atteindre la cible internationale de 10 % d’AMP d’ici 2020, ces annonces envoient un signal très positif quant à la détermination des gouvernements à respecter leurs engagements et à mettre en place un réseau d’aires marines protégées efficaces.
« Nous nous réjouissons de voir les gouvernements du Québec et du Canada collaborer et poser des gestes concrets aujourd’hui pour la protection de nos précieux écosystèmes marins », déclare Sabine Jessen, directrice nationale du programme Océans de la SNAP. « L’inclusion de zones fermées aux prélèvements commerciaux dans l’AMP du Banc-des-Américains, et la volonté affichée de renforcer les mesures de conservation dans les refuges marins nous envoient le signal très positif que les gouvernements sont déterminés à respecter leurs engagements au moyen d’aires marines protégées efficaces. Cependant, les directives internationales sur les aires marines protégées indiquent clairement qu’au moins 30 % de chaque AMP devrait être fermée à toute activité de pêche afin de protéger efficacement la biodiversité.»
Finalement, la SNAP invite les gouvernements à accentuer leurs efforts pour la mise en place d’un réseau d’aires marines protégées et à mettre de l’avant leurs multiples avantages, que ce soit sur le plan environnemental, social ou économique. Le support continu des communautés locales est un élément essentiel au succès des mesures annoncées aujourd’hui.
Source : SNAP Québec
Crédit Photo : SNAP Québec, Thomas Kelley
17/10/24 à 09h35 GMT