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nouveau livre "société civile contre OGM"



  • SOCIETE CIVILE CONTRE OGM

    Arguments pour ouvrir un débat public

    Collectif sous la direction de Frédéric PRAT

    Un combat pour le vivant :

    " Mangez-vous des gènes quand vous mangez des tomates ? ". Non, répondait il y a quelques années la majorité des citoyens européens. Et les promoteurs des OGM de conclure : " Vous voyez bien, ils sont contre parce qu’ils n’y connaissent rien ! ". Depuis, tous les sondages confirment de manière éloquente qu’une information plus poussée sur les manipulations génétiques renforce les citoyens dans leur refus des OGM. Les raisons du refus sont donc à chercher ailleurs que dans une soi-disant " ignorance populaire ".


    Science ou technique ?

    Le " vivant " est complexe et l’objectif des scientifiques reste d’en comprendre et d’en expliquer le fonctionnement. Les dernières décennies ont vu l’émergence d’un paradigme théorisé et accepté par la majorité d’entre eux : l’ADN, commun à tous les êtres vivants, constitue " le grand livre de la vie " et chaque gène ou ensemble de gènes prédétermine le développement d’un individu. Réduisant ce paradigme à l’état de vérité pratique, les techniciens ont alors commencé empiriquement à " bricoler " les génomes, non plus pour en comprendre le fonctionnement, mais pour conférer des propriétés nouvelles aux organismes vivants. Mais de son côté, la science a continué ses recherches, et celles-ci remettent chaque jour plus en question ce paradigme. Cependant, les entreprises de biotechnologies n’en ont cure : paradoxalement, jamais les techniques, en devenant technosciences, n’ont été aussi éloignées de la " Science ".


    Intérêts publics, intérêts privés

    C’est que les OGM ne sont finalement que l’expression caricaturale d’une société dans laquelle le libéralisme est exacerbé, et où domine la recherche du profit. De façon très pragmatique, les citoyens savent aujourd’hui, parce qu’ils le vivent, que cette recherche du profit n’est pas synonyme de bonheur pour la majorité d’entre eux. Devenue majeure, la société civile réagit. Toujours mieux informée, elle décrypte le fonctionnement de nos institutions publiques et met à jour les liens étroits qui les unissent avec les grandes entreprises privées, dont font partie les géants de l’agrochimie, des biotechnologies et de la pharmacie. L’irruption rapide des OGM dans le paysage économique et social catalyse et rassemble alors un large refus. Le message à la classe politique est clair : " Plus jamais vous ne pourrez nous imposer un choix technologique que nous n’avons pas clairement débattu au préalable. Et encore moins si ce choix ne nous apporte, comme les OGM aujourd’hui, aucun avantage ".


    Un moratoire total AVANT le débat

    Depuis 1998, l’Union Européenne observe un moratoire " de fait " sur les nouvelles autorisations d’OGM. Et, mis à part 30 000 ha de maïs en Espagne, les quelques variétés autorisées avant ce moratoire ne sont pas cultivées, faute de marchés. La logique aurait voulu que ce moratoire soit mis à profit pour organiser de grands débats nationaux publics, permettant de fonder la décision politique non plus uniquement sur quelques intérêts économiques privés, mais aussi sur les souhaits éclairés de la société civile. Or, hormis la Grande Bretagne qui a organisé une consultation (86% des Anglais ne veulent pas manger des OGM), aucun autre pays n’a encore mené ce processus. Mais il n’est pas trop tard. Margarett Wallström, Commissaire européen à l’Environnement, a elle-même reconnu qu’en fait de vouloir trouver une solution au problème de la faim dans le monde, les entreprises de biotechnologie voulaient surtout trouver une solution au problème de la faim de leurs actionnaires. Convenons-en : ces derniers peuvent attendre encore un peu !

    C’est pourquoi le Collectif français pour une Conférence de Citoyens sur les OGM demande instamment au gouvernement français, AVANT toute décision politique, d’initier un débat public, dont les modalités (notamment le calendrier et les moyens nécessaires) sont à définir entre les partenaires des secteurs économiques, politiques et de la société civile. Une des procédures les plus démocratiques à ce jour est la conférence de citoyens car elle combine une formation préalable (où les citoyens étudient) avec une intervention active (où les citoyens interrogent) et un positionnement collectif (où les citoyens avisent). En toute logique, un débat parlementaire doit se mettre en place ensuite, afin de discuter les avis et propositions des citoyens, soit pour les accepter, soit pour les refuser, mais en pleine connaissance de cause, et en toute transparence. Nous éviterons ainsi que ces conclusions, à l’instar de celles du débat en public organisé par les 4 Sages en février 2002, restent lettre morte. La Commission Nationale du Débat Public pourrait être un des éléments organisateurs de ce débat.

    Par ailleurs, le collectif a mobilisé ses autres partenaires européens, notamment lors du Forum Social Européen de novembre 2003, pour organiser ce débat dans tous les pays européens et à l’échelle des institutions communautaires. Il nous semble que le Parlement européen doit en effet être un des éléments essentiels de ce processus dont les enjeux dépassent largement le cadre clos des commissions européennes techniques.


    Le Collectif CC-OGM


    C'est la première fois qu'autant de spécialistes et d'associations se regroupent, à la fois
    pour faire le point sur ce dossier, et pour avancer des propositions concrètes d'alternatives ce qui en fait un événement majeur à la mesure des enjeux. Ce livre sera le "dossier à charges" dans le grand débat public sur les OGM que les associations réclament en vain aux gouvernements successifs depuis presque 10 ans

    Les auteurs :

    Le Collectif français pour une Conférence des Citoyens sur les OGM (CCC-OGM) regroupe plusieurs ONG, syndicats et associations françaises : Attac, BEDE, Confédération Paysanne, Coordination Nationale de Défense des Semences Fermières, Ferme de la Bergerie, Fondation Sciences Citoyennes, France Nature Environnement, FRAPNA Ardèche, Geyser, Giet, Greenpeace, Mouvement pour le Droit et le Respect des Générations Futures, Nature et Progrès, Solagral.
    Les participants à l’écriture de ce livre sont généticiens, docteur vétérinaire, agro-économistes, économistes de l’environnement, agronomes, biologistes, agriculteurs, mathématiciens, sociologue…


    Contact presse : Françoise Bonnet –Tél : 04 92 65 52 25 - Email : fbonnet@souffledor.fr
    Editions YVES MICHEL - BP 3 – 05300 Barret sur Méouge
    Contact auteurs : Eric Meunier Tél : 01 48 51 65 40 Email : eric@infogm.org


    Editions Yves Michel – collection écologie – 318 p. - mai 2004 – 19 € - En vente en librairie et sur www.souffledor.fr et sur www.infogm.org
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