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Le Programme de Travail de Nairobi repond-t-il aux attentes des PVD sur l`Adaptation?



  • Depuis 1992 et 1998, nous sommes en face d’une Convention et d’un Protocole essentiellement axés sur la Mitigation car il fallait, pour lutter contre les changements climatiques à venir, Réduire tout simplement les émissions de gaz à effet de serre. Cependant, les changements climatiques sont en fait déjà là ! Il faudra dès lors, s’adapter ! Afin d`insérer l’Adaptation dans l’arène des négociations internationales sur le climat, on se souvient, l’Inde avait en 2002 à la COP 8, émis l’idée d’un Protocole sur l’Adaptation. Cette idée figure en tête de liste des recommandations faites par les ONGs francophones et par le CAN (Climate Action Natwork), afin de faire en sorte que l’Adaptation ne soit plus laissée au second rang dans la perspective du régime post 2012 sur le climat.

    Mais depuis 2003, la Communauté Internationale a reconnu la nécessité de se pencher et de travailler sur les aspects scientifiques, techniques et socio économiques de l’adaptation afin que la mitigation ne soit plus la seule réponse aux changements climatiques qui dès lors, ne sont plus à prouver.
    Evoqué en 2003, décidé et adopté en 2005 puis finalisé en 2006 à la COP 12, un Programme de travail dit de Nairobi sur les incidences des changements climatiques et la vulnérabilité et l’adaptation à ces changements, vise à prendre en compte la question de l’adaptation dans les négociations internationales sur les changements climatiques. Ce programme de travail axé sur neuf principales thématiques est mis en œuvre depuis 2007, (I) parce que l’adaptation aux changements climatiques et à ses effets néfastes est d’une haute priorité pour tous les pays et que les pays en développement sont particulièrement vulnérables, (II) parce que le savoir scientifique sur les impacts des changements climatiques est de plus en plus croissant, de même que les expériences pratiques sur les réponses aux besoins d’adaptation et que ce savoir doit être exploité, (III) parce que les réponses aux changements climatiques devraient être coordonnées avec le développement social et économique dans une manière intégrée, avec en vue éviter les effets néfastes sur ce dernier, (IV) parce qu`il faut reconnaître et faire en sorte que, l’essentiel des activités entreprises afin de faire face aux impacts, à la vulnérabilité et à l’adaptation aux changements climatiques, qui sont déjà mises en œuvre à un niveau national, sectoriel et local, par les Parties et organisations, puissent catalyser les travaux à venir.
    Les Principaux résultats attendus de ce programme de travail de Nairobi tournent autour du : (1) Renforcement des capacités aux niveaux international, régional, national, sectoriel et local afin d’identifier et comprendre les impacts, la vulnérabilité et les réponses d’adaptation et sélectionner puis mettre en œuvre des actions d’adaptation pratiques, effectives et prioritaires, (2) Amélioration de l’information pour éclairer la Conférence des Parties à la Convention Climat et à ses organes subsidiaires sur les aspects scientifiques, techniques et socio économiques des impacts, de la vulnérabilité et de l’adaptation, (3) Favoriser la dissémination et l’usage du savoir et du savoir faire en matière d’adaptation, (4) Favoriser une coopération entre les Parties, les organisations clés, les privés, la société civile et les décideurs afin d’améliorer leur habileté à gérer les risques climatiques, (5) Favoriser l’intégration des actions d’adaptation aux changements climatiques avec celles destinées à atteindre les objectifs de développement durable.

    Ce programme bénéficie pour son exécution, des contributions des Gouvernements allemand, américain, australien, britannique, canadien, espagnol, japonais, néerlandais, néo-zélandais, norvégien et suisse. A la COP de Bali, le SBSTA s’est demandé s’il ne serait pas nécessaire de constituer un groupe d’experts, a réfléchi au rôle qu’un tel groupe pourrait jouer aux fins de l’exécution et du développement du programme de travail de Nairobi.

    En quoi ce programme de travail pourrait il répondre aux préoccupations des pays en développement sur la question de l’adaptation ? Quelles sont les limitations de ce programme à répondre aux attentes des pays en développement ? Tels sont les questionnements auxquels nous invitons les pays en développement afin de faire en sorte que la question de l’adaptation soit véritablement prise en compte dans cette initiative et dans le regime post 2012.

    Les principales critiques des ONGs sur ce programme de travail de Nairobi c’est que c’est une initiative qui est un peu trop axée sur la Recherche (analyse des impacts, compréhension des aspects scientifiques, techniques et socio économiques de l’adaptation). Le temps est plutôt à l’action car tous ces aspects liés à la Recherche sont déjà pris en compte par les differents rapports du GIEC et que les pays en développement et en particulier les plus vulnérables, ont l’urgence de s’adapter.
    Aussi la question du financement de l’adaptation, qui est pourtant une question centrale, n’est pas du tout évoquée dans ce programme de travail.

    Il ya lieu à notre avis, à ce que les pays en développement s’approprient très tôt ce programme de travail de Nairobi et faire en sorte que cette initiative prenne réellement en compte leurs attentes et aspirations en matière d’adaptation.
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