Par Cheryl Pellerin
Rédactrice
Washington - Le réchauffement de la planète, la fonte du pergélisol, la montée du niveau des océans : grâce aux progrès de la science, on a pu détecter ces signes de changement climatique. Aujourd'hui, une autre sorte d'avancée - l'intégration et le partage des informations et des connaissances sur les conséquences de ce changement - permet aux collectivités, aux régions et aux gouvernements d'y faire face.
Les changements climatiques ne sont pas un phénomène récent. Depuis que le tout premier vent a soufflé sur la terre, les variations naturelles du climat ont eu toutes sortes d'effets, allant des ères glaciaires aux périodes interglaciaires, des déluges à la sécheresse, des jours ensoleillés jusqu'aux ouragans.
Depuis que le ministre de la guerre des États-Unis créa, aux alentours de 1870, ce qui est devenu de nos jours le Service météorologique national - que coiffe maintenant l'Administration nationale des affaires océanographiques et atmosphériques (NOAA) - dans le but de " lancer des alertes dans les régions côtières, par télégraphe et par signaux marins, sur les tempêtes qui se dirigent vers elles et sur leur intensité ", la population a pu être plus ou moins notifiée de l'arrivée des jours ensoleillés, des cyclones et des inondations.
En 2006, la loi sur le Système national intégré d'informations sur la sécheresse (NIDIS) a été promulguée ; depuis, il est plus facile d'avertir les agriculteurs, les écologistes qui s'occupent de la faune, les responsables de la gestion des ressources aquatiques et d'autres pouvoirs publics, qu'une sécheresse est imminente.
Aujourd'hui, le NIDIS est devenu un programme de coordination entre les différentes administrations des États et du gouvernement fédéral, dont l'objectif est d'améliorer les connaissances du public sur la sécheresse et ses conséquences, de renforcer les compétences des municipalités et des organisations clés visant à réduire les risques de sécheresse, et de contribuer à combler le manque d'information par rapport aux observations et aux prévisions sur la sécheresse, ainsi qu'à l'évaluation de ses conséquences.
" Le NIDIS commence par intégrer et coordonner toutes les informations existantes sur l'impact de la sécheresse, et comment celle-ci est influencée par les variations climatiques, dans un réseau commun représentant un dispositif d'alerte précoce contenant tous les renseignements afférents ", a dit à America.gov le directeur du NIDIS, Roger Pulwarty.
Les alertes précoces consistent en des prévisions découlant de perspectives climatiques et de l'historique des sécheresses dans la région, de conjonctures éventuelles basées sur les aspects de sécheresse déjà observés, et de prévisions quant à la durée et à la sévérité de la sécheresse.
Un système intégré
Le NIDIS relie non seulement les résultats obtenus aux nouvelles technologies - observations planétaires, modèles et recherches informatisés - mais aussi à une vaste gamme d'entités impliquées dans la prise de mesures face aux sécheresses.
" De nos jours, nous avons plus que jamais besoin de moyens pour fournir des données, des informations et des outils aux décideurs, à tous les niveaux, pour répondre à ces situations - local, régional, national et international ", a dit à America.gov Margaret Davidson, directrice du Centre des services côtiers de la NOAA.
" Cela exige de la coopération ", a-t-elle souligné, " des collectes de données, en passant par les systèmes d'observation et la mise en place de normes pour établir des modèles informatisés à ces niveaux, à la création de programmes de formation et d'information. Le défi à relever pour toutes les personnes impliquées est d'ouvrer dans tous ces domaines à la fois. "
Les administrations fédérales impliquées dans cet effort avec le NIDIS sont la NOAA, l'agence spatiale américaine (NASA), le Service géologique des États-Unis, le Génie militaire, les ministères de l'intérieur et de l'agriculture, de même que d'autres organismes.
D'autres entités régionales, locales, tribales et privées sont associées à cette initiative, notamment l'Association des gouverneurs des États de l'Ouest, des climatologues des gouvernements des États, des services universitaires pour l'agriculture, des conseils tribaux sur les ressources aquatiques, des représentants d'organisations non gouvernementales et des services publics locaux.
L'Association des gouverneurs des États de l'ouest a été la locomotive pour la création du NIDIS, a dit M. Pulwarty, ayant déterminé que le pays " avait besoin d'une source unique d'informations documentées, crédibles, opportunes et utiles. Ces membres souhaitaient créer une entité nationale pour mettre en lumière et coordonner les efforts d'observations et de prévisions météorologiques en rapport avec les sécheresses de même que l'organisation et les préparatifs nécessaires pour y faire face. "
Différentes durées et méthodes
Certaines sécheresse durent seulement une saison et n'ont d'impact que sur un secteur réduit. Mais les données paléoclimatiques indiquent que, comme les changements du climat eux-mêmes, certaines sécheresses ont duré pendant des décennies et touché des millions de kilomètres carrés.
Le NIDIS établit des alertes précoces en tenant compte des différentes échelles chronologiques et en ouvrant dans cinq domaines : les observations et les prévisions, les communications avec le public, les efforts pour associer les collectivités au travail de préparation, les recherches interdisciplinaires et leur application, et un portail Internet (drought.gov) qui sert de point de dissémination pour toutes les informations fournies par le NIDIS.
" Le travail en commun et la collaboration entre toutes les personnes impliquées est probablement l'aspect le plus vital de l'infrastructure du NIDIS ", a dit M. Pulwarty. " Quand nous travaillons dans une région, nous formons une équipe locale pour ces cinq domaines. "
Quant aux recherches interdisciplinaires appliquées, le NIDIS utilise une autre initiative de la NOAA, le Programme régional intégré, basé dans les universités, pour les sciences et l'évaluation ou RISA. Il y a actuellement neuf centres RISA dans le pays.
Par le biais de ces centres, a dit M. Pulwarty, " nous appuyons les recherches qui portent sur les conséquences éventuelles des évènements climatiques sur les ressources économiques, écologiques et culturelles. Les centres RISA ne couvrent pas uniquement la sécheresse mais celle-ci est l'un des domaines dans lesquels ils mènent des études appliquées. Nous nous assurons que ces recherches s'appliquent au cadre des alertes précoces. "
M. Pulwarty et ses collègues au NIDIS offrent des conseils à des responsables du gouvernement indien sur la façon de créer leur propre dispositif national d'alerte précoce à la sécheresse. Des responsables de ressources aquatiques en Australie et de régions méditerranéennes et de la Caraïbe ont fait savoir au NIDIS qu'ils seraient intéressés par ses connaissances dans ce domaine.
Dans une étude, publiée en 2006 dans le cadre des Travaux de l'Académie nationale des sciences, intitulée " Méthode pour instituer un service national de climatologie ", Edward Miles et ses collègues ont décrit le NIDIS comme étant " la première étape " dans la mise au point d'un tel service.
Les articles du "America.Gov" sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://www.america.gov/fr/
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20/08/22 à 08h30 GMT