Prochaine Assemblée générale de l'ONU : la non-prolifération et les changements climatiques à l'ordre du jour
Par Stephen Kaufman
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Washington - Le gouvernement Obama considère qu'en matière de sécurité nationale et internationale, certains dossiers mondiaux, tels les changements climatiques et l'alimentation, sont aussi prioritaires que ne le sont, par exemple, la non-prolifération nucléaire et la limitation des armements : aussi la délégation des États-Unis se penche-t-elle particulièrement sur ces défis en prévision de l'ouverture, le 19 septembre à New York, de l'Assemblée générale des Nations unies.
Le point commun entre tous les dossiers de ce genre - la non-prolifération, les femmes dans les zones de conflit, la sécurité alimentaire, les changements climatiques - est " qu'ils ont un effet direct sur les populations " comme sur les gouvernements, mais aussi des conséquences immédiates au niveau de la sécurité, a déclaré la secrétaire d'État adjointe chargée des organisations internationales, Mme Esther Brimmer. Pour atteindre ses principaux objectifs de politique étrangère, le gouvernement Obama a voulu adopter une approche qui soit plus multilatérale qu'elle ne l'était avant son entrée en fonction, et cette décision découle en premier lieu de l'importance que lui accorde le président Obama lui-même, a dit Mme Brimmer à America.gov.
" Il ne fait aucun doute que les États-Unis sont de nouveau présents dans l'arène multilatérale ", a ajouté Mme Brimmer, et, " du fait de sa propre conception des affaires internationales et de la politique étrangère, le président Obama reconnaît que pour faire avancer des dossiers clés, il est nécessaire que les États-Unis ouvrent tant au niveau multilatéral qu'au niveau bilatéral pour atteindre leurs principaux objectifs de politique étrangère ". Les principaux défis du XXIe siècle sont " de nature transnationale " et " ne sauraient être relevés qu'en ouvrant de concert avec les autres pays ". Le gouvernement Obama est convaincu que les États-Unis n'ont connu leurs meilleurs succès internationaux que " lorsqu'ils jouaient un rôle primordial sur la scène mondiale (...) en persuadant les autres pays à appuyer leur point de vue ".
Par ailleurs, les États-Unis ne limitent plus la question des changements climatiques aux domaines de la santé et de la science. " Le gouvernement reconnaît que le réchauffement de la planète a aussi des implications immédiates de sécurité ", a dit Mme Brimmer, donnant en exemple les migrations des populations que peuvent entraîner la sécheresse, les conflits causés par des pénuries d'eau et de ressources, ou d'autres conséquences des changements climatiques.
La sécurité alimentaire est elle aussi une question de sécurité qui se pose dans l'immédiat, a-t-elle poursuivi. " Des millions de gens de par le monde souffrent de pénuries alimentaires chroniques ", et les récentes flambées des prix des produits vivriers non seulement ont causé des tragédies personnelles mais ont eu aussi des conséquences sur la sécurité au niveau local en raison des émeutes qu'elles ont provoquées dans certains endroits.
" L'accent mis sur la sécurité alimentaire montre le principe directeur de l'initiative du gouvernement Obama à cet égard, fondée sur des plans qu'auront dressés les pays concernés ", a expliqué Mme Brimmer. " Chaque pays doit énoncer le programme qu'il se propose d'adopter pour parvenir à la sécurité alimentaire puis le combiner à l'appui multilatéral, dans lequel figurent de manière importante les agences humanitaires internationales. "
Pour sa part, la secrétaire d'État, Mme Hillary Clinton, participera, entre autres réunions, à la session du Conseil de sécurité de l'ONU, prévue le 30 septembre et qui vise à mettre au point de nouvelles mesures pour prévenir la violence contre les femmes dans les zones de conflit. Mme Clinton " s'intéresse personnellement et profondément au rôle que pourrait jouer la communauté internationale (...) dans la lutte contre ce fléau ", a précisé Mme Brimmer. La secrétaire d'État a saisi l'occasion de sa récente tournée en Afrique pour s'entretenir avec de nombreuses victimes de cette violence et avec le personnel soignant afin " de s'informer davantage et d'en observer directement les conséquences. Mme Clinton cherche actuellement à déterminer ce qu'il nous serait possible de faire pour combattre ce genre d'attaques inqualifiables et d'actes violents perpétrés contre des civils. "
Lors de cette session, le Conseil de sécurité devrait créer un groupe de travail chargé d'examiner les moyens de renforcer la protection des femmes dans les zones de combat ; il devrait aussi proposer d'instituer un rapport annuel et nommer un envoyé spécial pour ce dossier. " Le but est d'établir des dispositifs au niveau des institutions internationales pour continuer à surveiller ces violences, recueillir des données, et contribuer à créer sur le terrain un réseau d'appui à ces victimes ", a dit Mme Brimmer.
Par ailleurs, la décision de M. Obama de présider un sommet sur la non-prolifération nucléaire qui se tiendra le 24 septembre au Conseil de sécurité est " exceptionnelle ", a-t-elle dit. " Il n'y a eu que cinq telles sessions au sommet " et pour la première fois, celle-ci se tiendra sous la présidence du chef de l'exécutif américain. " M. Obama souhaite fournir un appui concret à la lutte contre la prolifération nucléaire et montrer aux plus hauts niveaux que ce dossier doit être la priorité principale des dirigeants du monde entier ", a dit Mme Brimmer. En siégeant à la présidence de cette session, M. Obama " donne, dans un sens, le coup d'envoi de toute une année au cours de laquelle nous mettrons sans cesse l'accent sur les questions relatives à la non-prolifération " et qui inclura notamment une évaluation du Traité sur la non-prolifération nucléaire au printemps 2010.
En outre, Mme Brimmer a souligné que la capacité de M. Obama de rassembler différents groupes de gens pourrait permettre aux États-Unis de jouer de nouveau un rôle primordial sur le dossier des droits de l'homme à l'ONU. Ce dossier a été l'un des plus litigieux entre les États membres du Conseil des droits de l'homme, mais les États-Unis espèrent pouvoir ouvrer de concert avec tous les États et les organisations clés " afin d'établir une conversation plus positive sur la liberté d'expression que pourront appuyer de nombreux autres pays des différentes régions du monde ".
La participation des États-Unis au Conseil des droits de l'homme, qui commence officiellement en septembre, sera un événement " nouveau mais aussi ancien ", a dit Mme Brimmer. Bien que le Conseil ait été nouvellement créé, les États-Unis ont joué par le passé un rôle important à l'ONU en faveur des droits de l'homme. " Dans un sens, nous ne faisons que reprendre notre rôle historique, mais dans une nouvelle arène. "
Lors de la prochaine session de l'ONU, le gouvernement Obama continuera aussi à privilégier les réformes onusiennes. " On souhaite que l'ONU soit une organisation transparente qui fonctionne bien et soit adéquatement gérée ", a indiqué Mme Brimmer. Et de préciser néanmoins que l'approche des États-Unis à ce sujet ressemblera " à celle d'un consultant qui vous parle des améliorations que vous pourriez apporter à votre organisme, plutôt qu'à celle d'un procureur qui vient vous dire ce qui ne va pas et cherche à sévir ".
Sourc e: Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://www.america.gov/fr/
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20/08/22 à 08h30 GMT