À quelques jours de la prochaine réunion internationale sur les changements climatiques, un membre de l'équipe de négociateurs américains a confirmé que le président Obama maintenait les engagements qu'il avait pris l'an dernier à Copenhague. Les États-Unis s'attendent aussi à des progrès sur plusieurs fronts lors de la réunion sur les changements climatiques de Cancún, au Mexique, qui devrait déboucher à terme sur un accord mondial contraignant, a-t-il indiqué.
La réunion de Cancún se tiendra du 29 novembre au 10 décembre 2010.
" Il faut agir. C'est absolument dans notre intérêt économique et environnemental, mais aussi dans celui celui de notre sécurité nationale ", a dit Jeffrey Miotke, coordonnateur du bureau de l'envoyé spécial des États-Unis en matière de changements climatiques, aux étudiants et autres participants du monde entier lors d'un forum en ligne organisé le 10 novembre par le département d'État.
" Le changement climatique est un problème mondial exigeant une solution mondiale et qui ne peut se résoudre sans un engagement de tous les principaux responsables d'émissions de gaz à effet de serre ", a dit M. Miotke. " Les États-Unis continuent à appuyer un traité qui régira les interventions relatives au climat mondial à condition qu'il soit contraignant à la fois pour les pays développés et les grands pays en développement. "
Toutefois, les obligations imposées par un tel traité seraient différentes pour les pays en développement (comme la Chine) et les pays développés (comme les États-Unis), a ajouté M. Miotke, ce qui veut dire que certains pays en développement devraient être autorisés à augmenter leurs émissions sur le court terme afin de faciliter leur croissance économique.
Les États-Unis, par exemple, se sont engagés à réduire, d'ici à 2020, la totalité de leurs émissions de 17 % par rapport aux niveaux de 2005 sur une base absolue - ce qui veut dire qu'ils obtiendront une réduction nette des émissions responsables de la hausse des températures mondiales. La Chine, de son côté, a déclaré qu'elle réduirait ses émissions par unité de PIB au maximum de 45 % d'ici à 2020, les émissions continuant à augmenter pendant un certain temps avec l'expansion économique.
" Je pense qu'à court terme, il est assez envisageable et équitable de permettre aux pays en développement confrontés à des difficultés de développement évidentes de continuer à augmenter leurs émissions ", a dit M. Miotke. Par ailleurs, " nous n'attendons pas que les plus petits pays en développement soient soumis aux mêmes obligations de transparence que [la Chine et] les marchés émergents. Lorsque nous discuterons des détails à l'avenir, la marge de manouvre sera grande. "
Jusqu'à récemment, les États-Unis, qui sont responsable des plus grosses émissions de gaz à effet de serre, n'ont pas ratifié le Protocole de Kyoto de 1997, accord contraignant exigeant que 37 pays industrialisés réduisent leurs émissions de GES. Les États-Unis insistent sur le fait que les pays en développement, qui aujourd'hui représentent 52 % des émissions globales, doivent faire partie du prochain accord mondial.
La participation des pays en développement à un accord que ces derniers jugent équitable a été l'un des principaux obstacles du sommet de Copenhague de 2009 sur les changements climatiques.
Le financement des programmes forestiers prend forme
Ledit " Accord de Copenhague ", accord non contraignant conclu à la fin de la conférence de 2009, comprend des clauses que de nombreux pays parmi les plus pauvres ont trouvées suffisamment attrayantes pour signer l'accord en question : 30 milliards de dollars de financement immédiats pour des programmes destinés, entre autre, à préserver les forêts. Cet accord exige aussi que d'ici à 2020, 100 milliards de dollars de fonds publics et privés soient mis chaque année à la disposition des pays en développement.
Jusqu'à présent, plus de 120 pays ont formellement ratifié l'accord de Copenhague.
Les États-Unis ont récemment publié un document expliquant en quoi cet accord aidera les pays soumettant des projets " ambitieux " susceptibles de préserver les arbres et de réduire les émissions causées par la destruction de la forêt. Dans le " Strategic Choices for United States Fast Start Financing for REDD " de l'Agence des États-Unis pour le développement international, on peut lire que les pays disposant d'un plan de réduction des émissions touchant l'ensemble des secteurs de leur économie seront prioritaires et que les premières initiatives porteront sur l'élaboration d'inventaires nationaux de gaz à effet de serre et de carbone forestier.
Faire en sorte que les gouvernements accélèrent la mesure est une autre grande priorité. L'objectif, selon ce rapport, est que les programmes des États-Unis s'inscrivent dans une initiative mondiale coordonnée de réduction des émissions liées à la forêt.
" Nous espérons faire les premiers pas pour aider les pays en développement à comprendre de quel type de ressource ils disposent, comment gérer ces ressources forestières, puis comment en bénéficier ", a indiqué Miotke.
Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Internet : http://www.america.gov/fr/
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20/08/22 à 08h30 GMT