Le Rapport note qu’au moins 1,5 milliard d’êtres humains continuent d’être touchés par des violences qui perdurent, ou par leurs séquelles. Il montre que les violences organisées qui sévissent au XXIe siècle semblent être attisées par différents facteurs de stress intérieurs et internationaux, tels que le chômage des jeunes, les pertes de revenus, les tensions entre les groupes ethniques, religieux ou sociaux et les réseaux de trafiquants. Selon les enquêtes effectuées auprès des citoyens aux fins du rapport, le chômage est, de très loin, le plus important facteur poussant les individus à rejoindre des bandes organisées ou des mouvements rebelles. Les risques de violence sont plus importants lorsque les stress sont élevés mais que les grandes institutions nationales sont peu solides ou manquent de légitimité, comme en témoignent les récents événements survenus au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
L’existence d’institutions compétentes et légitimes revêt une importance cruciale car de telles institutions peuvent jouer un rôle tampon et atténuer les stress qui, sinon, peuvent engendrer des vagues répétées de violence et d’instabilité : plus de 90 % des guerres civiles qui se sont produites dans les années 00 ont touché des pays qui avaient déjà connu un conflit civil au cours des 30 années précédentes. Ailleurs, les progrès réalisés dans le cadre du processus de paix sont souvent remis en cause par des niveaux élevés de criminalité organisée. Enfin, dans les pays dans lesquels la violence s’installe, le développement prend énormément de retard et les taux de pauvreté sont supérieurs de plus de 20 points, en moyenne, à ceux des pays moins touchés par la violence.
« Une grande partie du monde a accompli des progrès rapides dans la lutte contre la pauvreté durant les 60 dernières années, mais les zones en proie à l’instabilité politique et à des violences criminelles prennent de plus en plus de retard et leur développement économique ou humain stagne, comme en témoignent les résultats décevants affichés par les indicateurs correspondants », explique M. Justin Lin, Économiste en chef de la Banque mondiale et Premier Vice-président, Économie du développement.