TUNIS, Tunisie, 9 décembre 2013/ -- Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD) (http://www.afdb.org),
a lancé un vibrant appel aux chefs d'Etat réunis à Paris, dans le cadre
du Sommet de l'Élysée, pour soutenir la nouvelle initiative de la BAD
qui entend mobiliser des ressources, le fonds Africa50. "
Le déficit dans le financement des infrastructures est tel, a-t-il
déclaré au palais de l'Elysée, que les seules finances publiques ne
peuvent plus suffire à le combler. "
Or,
de solides infrastructures, une intégration régionale plus poussée et
des institutions plus fortes (ce que le président Kaberuka appelle les
"trois I") sont un préalable incontournable pour accomplir des progrès
économiques et sociaux à même de transformer la vie des populations.
Car
les chiffres ne doivent pas leurrer : si l'Afrique fait des jaloux,
avec ses 5-% de croissance, celle-ci est obérée par une croissance
démographique de l'ordre de 3-%. " Ce ne sont donc pas ces 5-% qui
permettront de créer des emplois et de la richesse ", redoute Donald
Kaberuka, qui préconise une croissance d'au moins 7-%.
Mais
pour que cette croissance soit durable, qu'elle profite réellement à
l'Afrique, il importe qu'elle soit le plus largement partagée par tous,
sans laisser subsister, comme cela a été souvent le cas jusqu'ici, des
poches d'exclusion.
Les
nouvelles découvertes de ressources naturelles pourraient contribuer de
façon significative au financement du développement des infrastructures
et du capital humain dont l'Afrique a tant besoin, lorsque l'on songe
que la Tanzanie et le Mozambique auront d'ici peu, à eux deux, plus de
gaz que le Qatar.
Si
ces découvertes attirent les grandes multinationales, le président
Kaberuka est persuadé que l'Afrique recèle d'immenses réservoirs de
richesses encore inexploitées. " Nous devons trouver des moyens
innovants pour convaincre le capital privé africain - un énorme
réservoir de richesses - d'investir dans des projets structurants,
commercialement viables, à même de transformer l'Afrique ", a-t-il
suggéré à l'Elysée.
Ainsi
la Banque africaine de développement a-t-elle créé un tel véhicule, le
fonds Africa50. Avec une mise de départ de 10 milliards de dollars EU,
celui-ci entend lever 100 milliards de dollars EU de capitaux privés
voués à des projets d'infrastructures rentables.
Avec
quelque 90-% de sa population vivant dans 24 pays stables qui affichent
une croissance certaine, l'Afrique n'est plus cet épouvantail brandi
dans l'opinion publique comme une image d'Epinal. " L'heure de l'Afrique
a sonné ", a d'ailleurs lancé le président de la République française,
François Hollande, au premier jour des événements qui ont rythmé toute
une semaine qu'aura duré le Sommet de l'Elysée.
Et
si l'heure de l'Afrique a sonné, analyse le président de la BAD, c'est
parce qu'elle recèle d'immenses opportunités, avec sa population d'un
milliard, jeune et urbanisée, et un marché émergent extrêmement
dynamique, dans des secteurs tels que les technologies de l'information
notamment.
Et
de souligner le rôle majeur que la BAD a joué dans l'accompagnement de
cette Afrique nouvelle, à travers une stratégie décennale qui mise
clairement sur une croissance pour tous et la transition vers la
croissance verte.
"
Ma récente visite au Sahel avec le Secrétaire général de l'ONU, le
président de la Banque mondiale et la présidente de la Commission de
l'Union africaine, nous a clairement persuadés que paix, sécurité,
développement économique et environnement sont inextricablement liés ", a
témoigné Donald Kaberuka.
Source : APO (African Press Organization) pour la Banque Africaine de Développement (BAfD).