Une nouvelle initiative de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) sur la raréfaction de l'eau au Proche-Orient et en Afrique du Nord sera examinée par les participants d'une conférence régionale de la FAO qui se tiendra à Rome du 24 au 28 février.
Cette initiative a pour but d'aider les Etats membres à identifier des stratégies, des politiques et des pratiques axées sur des solutions durables à l'appauvrissement des ressources en eau et aux problèmes de sécurité alimentaire qui s'y rattachent, a précisé la FAO dans un communiqué de presse publié jeudi.
La raréfaction de l'eau est un des problèmes les plus urgents de sécurité alimentaire auxquels sont confrontés les pays du Proche-Orient et d'Afrique du Nord. En effet, selon la FAO, les disponibilités d'eau douce de la région devraient fléchir de 50% d'ici à 2050.
Les disponibilités d'eau douce par habitant dans les pays de la région ont chuté des deux tiers au cours des 40 dernières années, suscitant un regain d'inquiétude sur la dégradation de la qualité de l'eau et l'impact du changement climatique.
L'évolution démographique ajoute un caractère d'urgence au problème: la sous-alimentation chronique dans la région est estimée à 11,2% pour la période 2010-2013, tandis que la population continue à croître au rythme de 2%, soit près du double du taux mondial.
L'agriculture et les autres activités connexes consomment plus de 85% des ressources disponibles en eau pluviale, eau d'irrigation et eaux souterraines, et la demande de produits agricoles devrait grimper avec l'expansion des populations urbaines et la hausse des exportations.
" Le secteur agricole doit être au coeur de nos réponses face à l'enjeu de l'eau qui se dessine au Proche-Orient et en Afrique du Nord. De loin le plus gros utilisateur d'eau de la région, il est également fondamental pour notre subsistance et notre résilience à long terme, représentant environ 95 milliards de dollars de valeur ajoutée pour les économies régionales ", a indiqué Abdessalam Ould Ahmed, Sous-Directeur général de la FAO et Représentant régional pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord.
" La région a fait de gros progrès en l'espace de deux décennies en matière de développement de ses capacités d'utilisation et de stockage de l'eau, mais il reste encore beaucoup à accomplir pour améliorer l'efficience de l'eau dans l'agriculture, protéger la qualité de l'eau et relever les défis liés au changement climatique ", a ajouté M. Ould Ahmed.
Les participants de la Conférence devraient donner des orientations sur les secteurs prioritaires d'action, comme par exemple améliorer la gouvernance et les institutions; donner voix au chapitre aux agriculteurs et aux autres partenaires non étatiques; et renforcer l'efficience de l'utilisation de l'eau. Plus de 60% des ressources hydriques utilisées par les pays de la région viennent de l'extérieur, au-delà des frontières nationales et régionales.
Durant la phase pilote de l'Initiative lancée en juin 2013, six pays (Egypte, Jordanie, Maroc, Oman, Tunisie et Yémen) ont commencé à passer en revue l'état de leurs disponibilités et de leurs utilisations d'eau, ainsi que le potentiel d'accroissement de la production agricole; à répertorier et à établir l'ordre de priorité des options pour les approvisionnements alimentaires futurs par rapport à leurs coûts économiques et à leurs exigences en eau; et à analyser les performances de la gestion de l'eau dans l'agriculture et les politiques, la gouvernance et les questions institutionnelles s'y rapportant.