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Religion et écologie : un mariage qui fait son chemin



  • Le 18 juin 2015 la parution de la seconde encyclique du pape François, Laudato Si’, avait surpris. Ce texte, sous-titré « sur la sauvegarde de la maison commune », expliquait l’importance de l’écologie intégrale. C’est-à-dire une conception de l’écologie qui considère que tous les aspects aussi bien environnementaux, sociaux et économiques, sont entremêlés, ils doivent ainsi être compris et traités conjointement. Ce texte annonçait un verdissement de la religion.

    Laudato Si’ a fêté le mois dernier son cinquième anniversaire. A cette occasion, le Vatican a surenchéri sur l’importance de l’écologie en publiant un nouveau texte, celui-ci explique comment l’écologie intégrale peut être entreprise. Le texte s’ouvre sur le Covid, qui serait la preuve que tout est lié et encourage à faire sa « conversion écologique ». L’humain est positionné comme étant le propriétaire de la création, ce qui le rendrait responsable des troubles de notre planète. Le texte souligne par la suite l’importance de l’école, de la lutte contre le gaspillage, de la sobriété, et du droit du travail. Le texte se termine en traitant de l’écologie sur le territoire même du Vatican. En somme, dans la lignée du Pape Benoit XVI, prédécesseur du Pape François, qui était surnommé le « pape vert », l’Eglise catholique continue de pousser ses fidèles vers l’écologie. Or, de manière fort intéressante, l’Eglise catholique n’est pas la seule à aller dans ce sens.

    De plus en plus de religions, intègrent la donnée écologique en leur sein. Le 10 juillet dernier, le 14e Dalaï-Lama, représentant la branche tibétaine du bouddhisme, a une nouvelle fois appelé à plus d’écologie. Néanmoins, l’écologie selon le bouddhisme, possède ses propres subtilités. Le bouddhisme tibétain se méfie de la compréhension intellectuelle qui est trop souvent selon elle, illusoire et limitée. L’écologie est ainsi comprise comme étant issue d’une prise de conscience plus quotidienne, plus pratique.

    Dans la même veine, l’islam n’est pas en reste. En 2015, un rassemblement à Istanbul de certaines des plus hautes éminences du monde musulman, avait discuté de la question écologique. Le rassemblement s’était clôturé sur un appel à plus de raison dans l’utilisation et le commerce du pétrole. L’écologie musulmane s’articule de plus en plus autour de son concept phare de « Oumma ». Ce terme désigne traditionnellement la communauté musulmane à travers le monde voire la communauté humaine tout entière selon certaines compréhensions du Coran. Or, les autres espèces vivantes sur Terre constitueraient des communautés comparables à celle de l’Oumma et les heurter, via la pollution, serait tout aussi répréhensible que porter atteinte à la communauté humaine.

    Enfin, l’hindouisme appréhende son écologie encore différemment. Les hindous n’étant pas maître de la création comme dans les religions chrétiennes et juives, la pollution est vue comme une entorse au principe « Ahimsa », autrement dit de non-violence.

    Protestantisme, judaïsme et tant d’autres religions intègrent également, à leurs propres façons en fonction de leurs textes sacrés, leur propre compréhension de l’écologie. Des divergences et des débats existent, mais la conscience écologique a bien imprégné la religion. Indépendamment de la foi personnelle de tout un chacun, ces différentes conceptions écologiques peuvent être inspirantes.

    [MOGED]

     

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