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Une étude de la NASA indique des températures record pour l'Holocène



  • Les gaz à effet de serre d'origine humaine seraient le principal facteur du changement climatique.

    Washington - Selon les conclusions d'une nouvelle étude menée par des climatologues de la NASA, les températures à la surface de la Terre n'ont jamais été aussi élevées depuis des milliers d'années.

    Du fait du réchauffement rapide enregistré au cours des trente dernières années, la température de la Terre a atteint un niveau jamais égalé durant la période interglaciaire - l'Holocène - qui a débuté il y a quelque 12.000 années.

    Ce réchauffement pousse à la migration vers les pôles de certaines espèces végétales et animales, souligne un communiqué de presse rendu public le 25 septembre par le Centre Goddard de la NASA.

    L'étude repose sur des données enregistrées au cours des 100 dernières années par des instruments situés de par le monde qui montrent que la Terre a enregistré un réchauffement de 0,2 degré Celsius par décennie depuis 30 ans.

    Le réchauffement constaté est semblable au taux de réchauffement prévu dans les années 1980 par des modèles de simulation climatique internationaux tenant compte des modifications intervenant dans les niveaux de gaz à effet de serre, principalement le gaz carbonique et le méthane.

    « Ces informations indiquent que nous nous rapprochons d'un niveau dangereux de pollution due à l'homme », a précisé l'un des auteurs de l'étude, M. James Hansen, de l'Institut Goddard.

    Réchauffement mondial

    Les auteurs de l'étude soulignent que c'est aux latitudes les plus élevées de l'hémisphère Nord que le plus important réchauffement s'est produit. Il affecte davantage les zones terrestres que les mers et serait dû à la réduction des couches de neige et de glace.

    En effet, alors que la Terre se réchauffe, la neige et la glace fondent, laissant à découvert des zones plus sombres qui absorbent davantage de rayons solaires, lesquels intensifient encore ce réchauffement.

    Le réchauffement est moins intense au-dessus des mers du fait de la grande capacite de retenue de la chaleur des eaux profondes de la mer.

    Océans Pacifique et Indien

    Les chercheurs ont trouvé que les températures de l'ouest du Pacifique équatorial et de l'océan Indien sont aujourd'hui aussi élevées, voire plus élevées, qu'à n'importe quelle époque de l'Holocène.

    Ces informations concernant les océans Pacifique et Indien sont pertinentes car les changements de température qui y sont enregistrés reflètent ceux qui interviennent à l'échelle mondiale.

    En outre, la partie ouest du Pacifique est une source importante de chaleur maritime et atmosphérique. Par contre, la partie orientale du Pacifique n'a pas enregistré la même intensité de réchauffement car, selon les chercheurs, la remontée des eaux de profondeur plus froides y maintient une certaine fraîcheur.

    De l'avis de M. Hansen et d'autres scientifiques, la différence accrue de température entre ces deux parties du Pacifique pourrait donner lieu à des courants El Niño plus intenses, comme on l'avait constaté en 1983 et en 1998.

    Les phénomènes El Niño se produisent assez régulièrement et à plusieurs années d'intervalle. Les courants marins chauds réchauffent les eaux de l'ouest du Pacifique qui se déplacent vers le littoral oriental de l'Amérique du Sud et il s'ensuit une modification de la répartition des précipitations aux quatre coins du monde.

    La donnée la plus importante

    L'information la plus importante que les chercheurs ont mise à jour est que le réchauffement qui s'est produit au cours des dernières décennies a porté la température du globe à un niveau situé à environ 1 degré Celsius en-deça de la température maximale enregistrée depuis un million d'années.

    « Cela signifie qu'il suffit d'un degré Celsius supplémentaire pour que le réchauffement atteigne un seuil critique. Si le réchauffement se maintient en-deça d'un degré, ses effets pourraient être relativement gérables. Durant les périodes les plus chaudes de l'ère interglaciale, la situation de la Terre était assez semblable à celle d'aujourd'hui (...) Mais si le réchauffement atteignait 2 ou 3 degrés Celsius, les changements modifieraient profondément la planète Terre. La dernière fois que la température de la Terre était aussi élevée, c'était au milieu du Pliocène, il y a environ 3 millions d'années, et le niveau de la mer était alors plus haut de 25 mètres », a expliqué M. Hansen.

    Le réchauffement climatique du globe commence déjà à avoir des effets sur la nature. Les plantes et les animaux ne pouvant survivre que dans certaines zones climatiques, beaucoup ont déjà commencé à migrer vers les pôles.

    Selon une étude publiée dans la revue Nature en 2003, 1.700 espèces végétales et animales se sont déplacées vers les pôles à une vitesse moyenne de 6 kilomètres par décennie depuis la deuxième moitié du XXe siècle.

    Les conséquences sur la faune

    Cette migration n'est pas suffisamment rapide pour suivre la progression actuelle des tranches spécifiques de température, qui a atteint environ 40 kilomètres par décennie entre 1975 et 2005.

    « Le déplacement rapide des zones climatiques va être un facteur supplémentaire de stress pour la faune », a souligné M. Hansen, ajoutant qu'il aggraverait encore les tensions résultant de la perte d'habitats due aux développements humains. « Si nous ne ralentissons pas le réchauffement de la planète, de nombreuses espères pourraient disparaître. En fait, nous les expulsons de la planète », a fait observer M. Hansen.

    (Diffusé par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://usinfo.state.gov/francais/)
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