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Réchauffement climatique Que faire ?



  • Sous l’égide des Nations unies, 6000 délégués venus de 189 pays se sont rencontrés à Nairobi au Kenya, du 06 au 17 novembre 2006 pour évoquer la préoccupante question du réchauffement climatique qui menace «la santé» de la planète terre.

    La rencontre de Nairobi vise à mettre en œuvre le protocole de Kyoto entré en vigueur en 2005. Il impose aux pays industrialisés (35 pays et l’Union européenne) qui l’ont ratifié des réductions d’émission de leur Gaz à effet de serre (GES) principal responsable du réchauffement de la planète d’ici à 2012. Les politiques veulent réduire de 50 % les GES d’ici à 2050. Les GES sont liés à la combustion des énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon). «Le réchauffement climatique (en croissance de 0,5 % en 2005) menace des milliards de personnes dans les pays les plus pauvres de la planète et des mesures doivent être prises d’urgence pour prévenir la catastrophe», a déclaré le ministre kenyan de l’Environnement, Kivutha Kibwana. Selon lui, ce changement climatique se présente comme l’une des plus graves menaces que doit affronter l’humanité. Pour étayer ses propos, il a laissé entendre qu’il connaît des enfants de cinq ans dans son village d’origine, à l’Est du Kenya qui n’avaient jamais vu d’épis de maïs en raison de la sécheresse qui y sévit depuis des années à cause du réchauffement climatique. «Pourtant, le maïs est l’aliment de base du Kenya». Fort de ce constat, M. Kibwana a exhorté les quelque 6 000 délégués présents à Nairobi à prendre les mesures concrètes sur «les priorités immédiates». Il s’agit notamment de l’aide à l’Afrique où la survie de millions de gens dépend de la seule agriculture menacée par la désertification ou les inondations, les deux facettes extrêmes des conséquences du changement climatique. Quatre jours après son plaidoyer, la nature a confirmé ses dires. Des pluies torrentielles dans le Nord-Est du Kenya ont causé la mort de réfugiés somaliens, laissé des milliers d’entre aux sans abri et bloqué une route essentielle au ravitaillement de 90 000 personnes. Selon un rapport diffusé par le Programme des Nations unies pour l’environnement, 70 millions de personnes en Afrique vivront sous la menace d’inondations côtières en 2080 contre un million en 1990 évidemment à cause du réchauffement climatique. Selon l’OMS, l’augmentation de cas de paludisme, de fièvre dengue et d’autres infections sont à prévoir au Kenya, en Chine et en Europe.
    Des conséquences «économique dévastatrices sont prévisibles», ce qui ressort du rapport de l’économiste anglais, Nicolas Stern. Cet ancien de la Banque mondiale estime le coût des conséquences du réchauffement climatique à sept trillions de dollars, soit cinq mille cinq cents (5 500) milliards d’euros si rien n’est fait. Cet inquiétude cent mille enfants l’ont aussi exprimée. En Allemagne, au Pays-Bas, en Autriche, en Suisse, en Grande Bretagne, en Italie, au Luxembourg, en Suède et en Turquie, des enfants ont découpé du papier représentant une empreinte de pied pour chaque mile (1,5 kilomètre) fait à pied ou à vélo pour aller à l’école. Plutôt qu’en voiture, le total des empreintes correspondant à 618 315 miles (995 000 km) représente plus de deux fois la distance Terre-lune (250 000 miles) et près de 25 fois le tour de la terre. Ainsi l’organisation allemande Climate Alliance, porte-parole des enfants a présenté 618 315 «empreintes vertes» à Nairobi. Elle compte au nom des tout-petits demander la réduction de l’usage des voitures, largement accusées de contribuer fortement au réchauffement climatique.

    Un combat difficile

    En tou les cas, «les pires impacts du changement climatique peuvent être évités mais seulement si les gouvernements agissent maintenant», estime l’organisation écologique Green Peace. Mais à ce jour, selon un rapport du boursier.com, seulement 165 pays ont ratifié le protocole de Kyoto. Les USA, le plus important pays émetteur de Gaz à effet de serre avec 25% s’y refusent. «Les USA pourtant, il représente 5% de la population mondiale. Sous l’égide de Bush se sont retirés en 2001 du protocole de Kyoto en partie parce que cela coûterait selon lui, des emplois» dixit le rapport de l’économiste Stern. Mais selon lui, le monde n’a pas à choisir entre la lutte contre le changement climatique et la croissance économique. Toutefois, «il n’y a pas d’indication qui montre un changement d’avis des USA sous la présidence de Bush» a déclaré Harlan Watson, président par intérim de la délégation américaine à la conférence de Nairobi.

    Cependant, des organisations de défense de l’environnement misent sur la victoire des démocrates aux élections législatives aux USA pour infléchir un peu la position américaine. «En cas de victoire des démocrates, le protocole de Kyoto ne sera pas ratifié. Mais il est très probable qu’une loi sur les réductions des GES soit adoptée au USA», préconise Hans Verolme, chef de la délégation du Fonds mondial pour la nature. Outre les USA, «Ottawa s’est déjà éloigné des objectifs du protocole de Kyoto pour ne pas pénaliser sa grande industrie et Sydney n’a pas l’intention de ratifier ce texte tout en assurant atteindre les objectifs du traité refusé» selon le rapport Stern. Face à ce refus des USA et d’autres pays de s’engager fermement dans la lutte contre les GES, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan a exprimé son mécontentement. «J’aimerais que les dirigeants de par le monde fassent vraiment preuve de courage. Le changement climatique, ce n’est pas de la science fiction», a-t-il martelé.
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