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Les chercheurs et planteurs africains font le pari d’un cacao durable



  • Permettre aux cacaoculteurs africains de poursuivre la production et l’exportation de leur cacao, telle a été l’ambition d’un projet mené par le Cirad en Afrique centrale et de l’Ouest. La création d’un réseau régional de chercheurs associés aux planteurs en est la clé de voûte.

    La demande mondiale de cacao est en progression continue. Le Ghana et la Côte d’Ivoire fournissent à eux seuls près de 60 % de la production mondiale*. Cependant, le maintien de la production africaine pourrait être remis en question. La culture du cacao est en effet pratiquée de manière extensive. Conséquence : les rendements décroissent avec l’âge de la plantation à cause du manque de fertilisation et de la pression parasitaire sans cesse croissante. Une fois les sols exploités et dégradés, les populations se déplacent vers les régions où elles trouvent les dernières rares forêts. A terme, faute de ressources forestières accessibles, la production cacaoyère, en Afrique de l’Ouest et du centre, risque de chuter. Or, avec environ 4,5 millions d’hectares plantés, la cacaoculture africaine fait vivre une grande partie des populations rurales locales : 6 millions de personnes vivent de la filière au Ghana. Elle est également une des sources principales de devises : en Côte d’Ivoire, le cacao représente 30 % des exportations totales du pays. Si une alternative agronomique n’est pas transférée rapidement aux petits planteurs pour sédentariser la production de cacao, la situation économique et sociale dans ces zones cacaoyères risque, à terme, d’être critique.

    Pour tenter de répondre à ce défi tant agronomique que socio-économique, les chercheurs du Cirad et leurs partenaires ont misé sur la création d’un réseau de recherche africain. Sous l’égide de l’Alliance des pays producteurs de cacao (Copal) et du Conseil ouest africain pour la recherche et le développement agricole (Coraf/Wecard), celui-ci regroupe 35 chercheurs issus de 32 institutions de recherche et de développement dans les cinq principaux pays producteurs de cacao en Afrique : la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Nigeria et le Cameroun. Cette structure, initiée par le projet « Systèmes de cacao compétitifs et durables en Afrique - Sccs» a permis, entre 2002 et 2006, la mise en place de neuf opérations de recherche, avec la participation active de nombreux producteurs de ces cinq pays. Les chercheurs, techniciens et planteurs ont travaillé, principalement, sur quatre axes : l’amélioration des systèmes de culture, la sélection participative de cultivars tolérants ou résistants aux maladies touchant les cacaoyers, la protection contre les bio-agresseurs et la fertilisation des sols.
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